Le chômage des informaticiens en France a sensiblement baissé sur un mois, contrairement à la tendance générale. Dans les « systèmes d’information et de télécommunication », Pôle emploi dénombrait 37 100 chômeurs de catégorie A fin février 2015, alors qu’ils étaient 37 300 fin janvier. Bien que le nombre de chômeurs dans les SI soit plus important qu’en février 2014 (34 500 chômeurs IT il y a un an), il retrouve son niveau du mois de décembre dernier.
Dans les catégories ABC (celle des sans emploi et des personnes ayant exercé une activité réduite), 45 300 demandeurs d’emploi étaient inscrits en février 2015, contre 45 900 le mois précédent dans les systèmes d’information. Il est vrai que ce chiffre reste supérieur à celui publié à la même période l’an dernier (ils étaient 41 600 en février 2014), mais sur un mois la baisse du nombre d’inscrits est bien réelle. « Cette petite baisse du chômage est fréquente dans nos professions au cours du 1er trimestre, car elle correspond à un pic annuel des recrutements dans les SSII, après clôture des budgets », explique à la rédaction Régis Granarolo, président du Munci, association professionnelle d’informaticiens.
Mais le chômage IT (au-delà des seuls systèmes d’information) demeure élevé. Selon les chiffres publiés chaque trimestre par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), le domaine professionnel « informatique et télécommunications » comptait 53 378 chômeurs en catégorie A et 66 590 demandeurs d’emploi en catégories ABC fin décembre 2014.
« Nous sommes hélas de moins en moins optimistes sur l’emploi IT à moyen-terme étant donné la profusion de nouvelles formations initiales qui voient le jour – dernier avatar en date : la ‘grande école du numérique’ annoncée par François Hollande – et qui ne s’adressent qu’aux jeunes », déplore le président du Munci. Ces formations « ont pour seul but de satisfaire le modèle socio-économique du jeunisme imposé par nos employeurs, soit essentiellement les SSII ». Un modèle « destructeur » pour la profession, selon lui. La forte rotation du personnel demeure et les postes à pourvoir sont moins nombreux que les candidats à l’embauche dans les métiers IT. « Il y a déjà deux fois moins de créations d’emplois nettes dans l’IT que de jeunes diplômés formés chaque année à nos métiers », prévient le Munci.
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