Les blogueurs birmans utilisent la Toile pour lutter contre l’importante politique de censure menée par le gouvernement militaire. L’outil Web permet aux acteurs de la révolte de montrer au monde la répression organisée par la junte militaire au pouvoir. Depuis plusieurs jours, les manifestations se multiplient à Rangoun, ancienne capitale et plus importante ville du pays avec plus de 4 millions d’habitants. Et les images des moines bouddhistes menant des manifestations font le tour de la planète malgré une censure très forte de la part du régime totalitaire en place. Les dissidents birmans mettent à mal la censure. Appareils photos, téléphone mobile, tous les moyens sont bons pour immortaliser les événements et les diffuser sur la Toile. Interrogé par nos collègues de CNN, le responsable de l’association Reporters sans Frontières en Asie, Vincent Brussels, explique : « il est incroyable de constater à quel point les Birmans sont capables d’utiliser les réseaux underground pour faire sortir les informations du pays. Auparavant, les messages étaient transportés de la main à la main, désormais, les rebelles utilisent l’Internet, Google et YouTube. » Les précédentes manifestations qui se sont produites dans le pays entre les années 1988 et 2004 n’ont pas eu cette chance. Elles sont restées dans l’ombre. Aujourd’hui, la donne a changé et grâce aux blogueurs et aux internautes l’information en provenance du pays recommence à circuler. Principale conséquence de cette diffusion de l’information, à l’écriture de cet article, la plupart des télévisions et radios du monde parlent des manifestations qui se déroulent dans le pays. Ces internautes sont majoritairement jeunes et ils sont souvent assistés par les activistes de la diaspora birmane, notamment par ceux qui se trouvent en Grande-Bretagne. Et les blogueurs s’apprennent mutuellement a utiliser des sites étrangers. Des pages comme your-freedom.net sont très utilisées, car elles permettent aux internautes birmans de rester dans l’anonymat. Selon une étude réalisée par OpenNet Initiative, qui épingle les pays champions de la censure, la Birmanie se classe troisième, derrière l’Azerbaïdjan et le Bahreïn. Seulement 0,56% de la population dispose d’un accès à la Toile. Officiellement seulement 25.000 personnes disposent d’une adresse email, les fournisseurs d’accès sont totalement contrôlés par l’Etat et les sites Web de « dissidents » sont régulièrement fermés. (Chiffre RSF et OpenNet Initiative) En Birmanie, l’usage illégal du Net est lourdement sanctionné, selon CNN la peine minimale est de 15 ans.
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