Le livret A est né en 1818 lors de la création de la Caisse d’Epargne. A l’heure actuelle près de 200 produits financiers sont proposés par les banques; or, ce bon vieux livret A fait toujours de la résistance. Destiné à financer le logement social, il est aujourd’hui distribué exclusivement par la Caisse d’Epargne et La Poste, et demeure le placement préféré des Français avec quelque 46 millions de livrets A en circulation. Soit tout de même trois Français sur quatre !
Depuis le 1er août 2004 pourtant, la fixation de son taux n’est plus décrétée par le gouvernement. Elle se fait de façon automatique, tous les six mois, à la hausse comme à la baisse, et suit grosso modo les évolutions de l’inflation. Mais, même s’il continue à être le chouchou des Français, on peut se demander si à l’heure de l’Internet et de la banque en ligne, le format papier pourra résister encore longtemps. La deuxième banque helvétique, le Crédit Suisse, qui a décidé de retirer de la circulation son carnet d’épargne, est-elle en train de montrer la voie à ses voisins français ? Victime des temps, le livret papier n’était plus proposé à la clientèle depuis quatre ans déjà. Il disparaîtra définitivement à compter du 31 mars 2005. En échange de leur carnet d’épargne, les clients se verront proposer l’ouverture d’un compte épargne. Mais dans les faits, la Caisse d’Epargne, en France, n’a pas attendu les Suisses pour renoncer à son carnet en papier… Elle a commencé dès 1999 à « dématérialiser » le livret A de ses 26 millions de détenteurs qui reçoivent désormais un relevé de compte. Et même s’il en reste encore quelques uns dans la nature, elle considère que le processus est achevé depuis fin 2003. Du coup, la Poste – 21 millions de porteurs de livrets A ? est la dernière à proposer un carnet en papier à ses nouveaux clients. Toutefois, elle leur laisse le choix entre un livret A « papier » et un livret A « modernisé », qui fonctionne de la même façon sinon qu’il est matérialisé par des relevés réguliers et un carte gratuite de retrait.
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