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Fermeture brutale du serveur Indymedia, le FBI impliqué

Indymedia, version Italie, a été fermé en quelques heures. Ouvert en juin 2000, Indymedia se présente comme

« le premier média de masse indépendant » en hébergeant de nombreux sites altermondialistes et contestataires. Visiblement trop contestataires aux yeux du FBI, de l’Italie et de la Suisse. Le 8 octobre, des agents de l’agence américaine débarquent dans les locaux britanniques et américains de la société qui héberge les serveurs d’Indymedia. Le serveur est coupé, le matériel saisi. Les agents du FBI ne font pas dans le détail. Car cette coupure affecte également 20 sites Indymedia à travers le monde, dont celui situé à Nantes. Indymedia affirme que « le FBI a ordonné à Rackspace aux Etats-Unis d’interrompre physiquement » un de ses serveurs. « L’ordre a été donné avec si peu de marge de temps que Rackspace a dû donner nos disques durs en Grande-Bretagne », ajoute-t-il. Cette ingérence du FBI provoque très vite un scandale. Un député italien, Mauro Bulgarelli, membre du parti des Verts, a dénoncé « une provocation et une manoeuvre d’intimidation » à quelques jours du Forum social de Londres (15-17 octobre). Mais le FBI n’aurait pas agi de son propre chef. En effet, l’agence américaine explique quelques heures après que « l’assignation a été faite au nom de pays tiers par des responsables du ministère de la Justice contre un serveur, Rackspace, qui fournit de l’espace à Indymedia ». La demande est venue de deux pays, « l’Italie et la Suisse », a expliqué un porte-parole du FBI à l’AFP, sans donner plus de détails. « Les responsables du ministère de la Justice n’ont fait que remplir les obligations légales contenues dans notre traité d’assistance mutuelle », a-t-il insisté. En effet, on apprenait ensuite que Alliance Nationale, le second parti de la coalition de Silvio Berlusconi, avait demandé dès novembre 2003 la fermeture d’Indymedia Italie, accusé d’insultes aux forces armées italiennes. Le procureur général de Genève a, de son côté, ouvert une enquête, à la suite d’une plainte déposée par deux policiers qui avaient découvert le nom de l’un d’entre eux, leurs adresses et leurs photos sur la version française d’Indymedia. En saisissant les serveurs, le FBI a donc également mis fin aux activités d’Indymedia Nantes. L’implication du FBI dans cette affaire est pour le moins curieuse. Les autorités italiennes et françaises n’ont-elles pas les moyens suffisants pour sanctionner Indymedia si des actes répréhensibles sont démontrés? Tout cela ressemble à une tentative d’intimidation comme le souligne la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui a demandé ce samedi une enquête sur cette opération. Certains évoquent même une opération planifiée par le FBI. Sur le site d’Indymedia Paris, encore accssible, on peut lire que « Ces derniers mois de nombreuses attaques ont été dirigées vers les médias indépendants par le gouvernement fédéral des USA. En août, les services secrets ont employé une injonction afin d’essayer de perturber l’IMC New York City avant la Convention Républicaine (RNC) en essayant d’obtenir les logs d’IP des fournisseurs d’accès aux USA et aux Pays-Bas. Le mois dernier la Commission Fédérale des Communications US (FCC) a fermé les stations radio communautaires à travers les USA. Il y a deux semaines le FBI a demandé qu’Indymedia supprime un article sur IMC Nantes qui contenait une photo de policiers suisses démasqués, et des bénévole d’IMC Seattle ont reçu la visite du FBI au même sujet. « En France, la ligue Odebi dénonce un « acte de censure brutal ». Elle souligne: « Si un contenu pouvait poser problème sur le site d’indymedia Nantes, il suffisait de faire intervenir une autorité judiciaire française qui aurait été à même, le cas échéant, d’ordonner rapidement le retrait chirurgical de ce seul contenu. » Cet interventionnisme des autorités américaines sur le sol européen risque fort d’être considéré comme une ingérance et une démarche bafouant les souverainetés nationales.

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