Feu vert pour la vente des PC d’IBM à Lenovo

La Commission sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), a finalement rendu un avis favorable. Big Blue a fait des concessions pour éviter tout risque d’espionnage sur le territoire américain

C’est oui. Après une longue période de doute, la très sévère Commission sur les investissements étrangers aux Etats-Unis a validé la vente de l’activité PC d’IBM au géant chinois Lenovo pour 1,25 milliard de dollars.

Si la vente avait bel et bien été conclue entre les deux entreprises en décembre 2004, elle restait subordonnée au feu vert de cette commission qui enquête lorsqu’une entreprise étrangère prend des parts dans des groupes US. Le CFIUS était d’autant plus regardant que Lenovo allait s’installer dans certains bureaux d’IBM aux USA. Très vite les craintes d’espionnage industriel se sont multipliées. Une crainte renforcée lorsqu’on sait que l’actionnaire majoritaire du groupe Lenovo n’est autre que le gouvernement chinois. Par ailleurs, certains parlementaires américains déploraient le transfert d’un fleuron national en Chine, où le futur groupe aura son siège. Mais finalement, la commission qui regroupe des représentants de 11 agences gouvernementales a donné son feu vert. Il faut dire que Big Blue a présenté quelques mesures visant à rassurer les autorités américaines. Une clause prévoit d’abord « d’isoler » les immeubles cédés au chinois. Elle interdit la fermeture abusive de bureau et le déplacement de centaines d’employés dans d’autres lieux de travail afin que salariés américains et salariés chinois ne se croisent jamais. Big Blue a ensuite promis de ne jamais révéler les noms des grands clients gouvernementaux de la marque en continuant à assurer le service directement. Sans ces mesures, Lenovo serait dans une position avantageuse pour concurrencer des rivaux tels que Dell ou Hewlett-Packard, précise Andrew Neff analyste spécialiste de l’industrie informatique pour Bear Stearns & Co. Cette dernière formalité accomplie, les deux groupes espèrent maintenant finaliser l’accord au deuxième trimestre comme prévu lors de l’annonce de l’accord le 7 décembre. Créé en 1988 sous le nom de Legend, coté à la Bourse de Hong-Kong depuis 1994, huitième fabricant mondial d’ordinateurs PC, premier vendeur en Chine depuis sept ans avec 27% de parts de marché, Lenovo se hisse donc avec ce rachat à la troisième place mondiale derrière Dell et HP.