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Free mobile privé d'accès 3G?

Iliad a-t-il bien calculé son coup? En se lançant sur le marché de la téléphonie mobile (validé par l’obtention de la quatrième licence 3G en décembre 2009), Free avait peut-être négligé un détail: le développement rapide de la 3G, réseaux quasi indispensable à l’utilisation d’Internet en mobilité démocratisé par l’iPhone et autres smartphones Android, BlackBerry, Nokia, etc. Des usages qui se multiplient en France avec, en 2009, 23,5 millions d’abonnés à des forfaits 3G, soit près de 23% du marché de la téléphonie mobile (en hausse trimestrielle de 12,4%).

Un marché impossible à négliger, surtout pour un nouvel entrant. Cependant, il s’avère qu’un réseau mobile est long et onéreux à construire. Free Mobile s’est ainsi engagé à couvrir 25% de la population pour l’ouverture des premiers services en 2012, et 69% d’ici… 2015. Pour accéder rapidement à une masse critique d’abonnés, Free n’a d’autres choix que de passer des accords d’itinérance avec les opérateurs mobiles installés, Orange, SFR et Bouygues Telecom.

Or, si les textes de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) prévoit que le nouvel entrant pourra exiger des opérateurs d’utiliser leurs infrastructures, c’est vrai pour la 2G. Mais rien n’est écrit noir sur blanc concernant la 3G. Une opportunité pour les opérateurs en place de freiner le développement d’un futur concurrent redouté pour ses offres commerciales agressives. Dans une interview aux Echos (12/05/10), le patron de SFR, Franck Esser, confirmait son refus de discuter avec Free: « Nous discutons uniquement d’une offre d’itinérance de ses abonnés en 2G, comme la loi nous y oblige. Pas en 3G. »

Un obstacle supplémentaire pour Iliad qui, entre la concurrence sur le marché de l’ADSL et le déploiement du réseau très haut débit en fibre optique, n’en avait pas franchement besoin. Le trublion du Net pourrait donc se tourner vers l’Arcep pour tenter de régler ce qui se présente comme un futur contentieux. Le cahier des charge de la quatrième licence prévoit notamment que « un nouvel entrant […] pourra entrer en négociation avec un acteur 3G/GSM sur lequel il aura porté son choix et aura la possibilité, en cas d’échec des négociations, de saisir l’Arcep en règlement de différend », rappelle Les Echos (17/05/10).

En cas d’échec pour s’adosser à un opérateur installé le temps de déployer son réseau, Free Mobile pourrait donc se tourner vers l’Autorité de la concurrence, voire le Conseil d’Etat, pour faire valoir son droit (ou sa stratégie). A moins que la filiale mobile d’Iliad ne concentre ses premiers déploiements 3G sur les grandes agglomérations où Free dispose de l’essentiel de ses abonnés fixes… et où se concentrent les utilisateurs d’Internet en mobilité.

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