Kent Walker, vice-président senior et conseiller juridique de Google, répond à la Commission européenne, qui enquête actuellement sur la firme. Son billet, intitulé « améliorer la qualité n’est pas anticoncurrentiel » est, sans surprise, un plaidoyer en faveur de Google Shopping.
Premier argument, Google Search se doit de proposer des liens vers des offres commerciales, afin de répondre aux demandes des internautes cherchant à acquérir un bien. De quoi justifier la présence d’un comparateur de prix associé au moteur de recherche, assure le représentant de la firme.
« Nous n’avons jamais compromis la qualité ou la pertinence des informations que nous avons affichées. Au contraire, nous l’avons améliorée. Ce n’est pas « favoriser », c’est écouter nos clients, » explique Kent Walker. Par client, la firme entend-elle les internautes, où les boutiques qui payent pour voir leurs produits référencés dans le comparateur de prix de Google ?
Autre justification avancée par le géant du net, la firme n’est pas seule sur le marché. Il n’y aurait donc pas d’abus de position de monopole. Ainsi, en Allemagne, 1/3 des consommateurs se rendent sur Amazon, contre 14,3 % sur Google Shopping et 6,7 % sur d’autres sites de comparaison de prix.
Cet argument est toutefois biaisé. La question n’est pas de savoir si les utilisateurs se rendent sur Google Shopping ou Amazon pour acheter leurs biens, mais si leur passage sur Google Search les poussera par la suite à aller sur Google Shopping ou Amazon. Une nuance de taille.
Peu importe que Google Shopping ait 99 % ou 1 % de parts de marché. Le monopole – et son possible abus – considéré ici est celui de Google Search.
À demi-mot, la firme donne même raison à la Commission européenne, en indiquant que son comparateur de prix est plus de 2 fois plus utilisé que les solutions concurrentes (hors plates-formes de vente en ligne).
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