Google Cloud Platform est disponible
Avec 25 sessions programmées au cours de Google I/O qui se tient actuellement, Google Cloud Platform est certainement l'un des principaux pôles d'intérêts aujourd'hui associés au moteur de recherche. L'occasion également d'annoncer que la plateforme cloud quitte le modèle bêta pour rendre Google Compute Engine (GCE) et Google App Engine (GAE) - la solution PaaS (Platform-as-a-Service) de Google - disponibles à tous.
Google Cloud Platform n'était jusqu'à présent disponible que sur invitation, ou encore après négociation avec les équipes commerciales du moteur. L'accès était également limité à l'exécution d'applications sur les machines virtuelles Linux hébergées sur la plateforme. Depuis quelques jours, celle-ci était également accessible aux développeurs qui ont souscrit un package Gold Support (lire « Debian, OS par défaut du cloud Google Compute Engine »).
Le cloud Google veut séduire les développeurs
Concurrente d'Amazon Web Services (AWS) et de Microsoft Azure, Google Cloud Platform doit encore faire ses preuves pour séduire les entreprises et surtout les développeurs. Alors en matière de séduction, Google commence par couper les cheveux en quatre et mise sur la granularité de ses offres :
- La facturation débute en-deçà de l'heure, à savoir par incrémentation à la minute après un minimum de 10 minutes, soit du « pay at the minute you use ».
- Pour les workloads de faible densité, des petites instances peuvent être provisionnées et partagées sur des instances au core (cour) de processeur.
- Pour couvrir un réseau local et le cloud Google, les développeurs peuvent créer des applications via des routines de création de serveurs de VPN et des passerelles.
- Google propose des espaces de disques persistants pour stocker jusqu'à 10 To par volume.
Stockage et PHP
Google annonce également Google Cloud Datastore, une nouvelle solution data store pour le stockage des données non relationnelles. Cette solution est construite sur App Engine High Replication Datastore qui, avec des fonctionnalités comme les transactions ACID, les requêtes sur le modèle SQL, ou encore l'indexation, offre haute disponibilité et évolutivité (scalability).
Et surtout, ce qui sera apprécié par nombre de développeurs, la disponibilité d'un runtime PHP. Il ne s'agit encore que d'une version preview limitée du langage destiné au Web proposée sur App Engine 1.8.0, qui propose aujourd'hui 3 millions d'applications. A noter que les développements réalisés en PHP devront faire l'objet d'une validation par les équipes de Google pour figurer sur l'App Engine.
Le stratégie cloud de Google en question
Avec Google Cloud Platform et l'ouverture de Google Compute Engine et Google Cloud Datastore, le moteur commence à se montrer agressif dans sa conquête du marché du cloud, de l'IaaS (Infrastructure-as-a-Service) et du PaaS. Une étude de 451 Research au cours du troisième trimestre 2012 a mesuré la présence des solutions de IaaS : Amazon est largement en tête avec 19 % de part de marché, suivi dans le trio de tête par Verizon (8%) et Rackspace (5%). La part de Google était inférieure à 1 %, et depuis Microsoft s'est montré très offensif, anticipant certainement l'arrivée de GCE.
Par ailleurs, le PaaS GAE a montré quelques faiblesses depuis son lancement, avec de nombreuses interruptions du service. Ce n'est pas pour rassurer les clients potentiels du cloud de Google. Certes AWS rencontre encore régulièrement des problématiques, mais le cloud d'Amazon a déjà atteint un niveau de maturité qui donne le 'la' pour la concurrence.
La dernière interrogation porte sur les capacités de verrouillage (lock-in) de Google Cloud Platform. Le moteur affiche une longue tradition d'architectures ouvertes et un niveau de qualité - ou devrions nous dire de faiblesse ? - qui se satisfait de sa consommation par le grand public, mais certainement pas auprès des professionnels. Là encore Google va devoir faire ses preuves.
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