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Google investit à nouveau dans un câble sous-marin transpacifique

A 6 ans d’écart, Google reproduit le même schéma en ce qui concerne son intérêt pour les câbles sous-marins. En 2008, la firme de Mountain View avait participé au 300 millions de dollars d’investissement du consortium baptisé Unity et composé en plus de Google de 5 opérateurs asiatiques : Bharti Airtel (Inde), Global Transit (Malaisie), KDDI (Japon), Pacnet (Singapour) et SingTel (Singapour), pour construire un câble sous-marin reliant les Etats-Unis et le Japon. Les débits attendus à l’époque étaient de 7,68 térabits/seconde.

Aujourd’hui, la société américaine récidive avec le projet « Faster », un câble optique sous-marin qui devrait offrir un débit maximal de 60 térabits/seconde. La pose du câble va être réalisée sous l’égide du Japonais Nec. Le consortium s’est un peu agrandi depuis le projet Unity en accueillant deux opérateurs Chinois, China Mobile et China Telecom. Google va investir un montant non déterminé dans l’investissement total du projet soit 300 millions de dollars. Au total, 9 000 km de câble optique vont être déployés d’ici au premier semestre 2016. Le câble reliera la côte ouest des Etats-Unis (Los Angeles, San Francisco, Portland et Seattle) à Chikura et Shima, sur la côte est du Japon.

Une stratégie opérateur sous-jacente

En 2008, Google expliquait que le but de son investissement n’était pas de concurrencer les opérateurs. Mais depuis cette époque, cette vision a un peu changé. Un article du Wall Street Journal de la fin 2013 montre que Facebook et Google investissaient massivement dans l’achat de lignes en fibre optique partout dans le monde. Le quotidien rapportait que Google disposait aujourd’hui de 160 000 km de fibre optique dans le monde, alors que l’opérateur Sprint en détenait 45 000 km juste sur le territoire américain.

En construisant leur propre réseau télécom, les géants du web jouent sur plusieurs tableaux. Le premier est une réduction des coûts, en minimisant les accords avec les opérateurs, et une augmentation des performances, notamment en reliant directement leurs datacenters. Le second est un contrôle accru d’une infrastructure qui est un point névralgique pour les systèmes de renseignement du monde entier, en particulier la NSA, comme l’ont montré les documents d’Edward Snowden. Enfin, cette infrastructure peut-être une réponse à la neutralité du Net en contournant les exigences des opérateurs qui demandent aux acteurs du Net de payer en fonction du type de flux qui passe dans les tuyaux.

Cablier Alcatel-Lucent  (crédit photo © Alcatel-Lucent)

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