L’histoire à succès de la start-up espagnole Let’s Gowex – communément désignée Gowex – tourne court. Après avoir rejeté les conclusions d’un rapport accablant de la firme américaine Gotham City Research, le fournisseur de Wifi gratuit dans les lieux publics de grandes villes, dont New York, Paris et Madrid, a révisé sa copie. Gotham City avait raison.
Gowex a reconnu dimanche avoir falsifié ses comptes quatre années durant, et demandé son placement sous la protection de la loi sur les faillites. Dans la foulée, le Pdg démissionnaire de Gowex, Jenaro Garcia Martin, a présenté des excuses publiques via Twitter. De son côté, Gotham City Research LLC a publié lundi 7 juillet sa réponse formelle. Un document qui détonne.
Dans sa réponse aux confessions du conseil d’administration et du président de Gowex, le cabinet Gotham City Research n’y va pas de main morte. La société, dont l’enquête a fait perdre 600 millions d’euros de capitalisation boursière à Gowex en une séance, propose au public l’intégralité de son étude de 93 pages. Et résume ainsi ses conclusions : « Les actions de Gowex valent 0 euro par titre. Plus de 90% des revenus déclarés par Gowex n’existent pas. Nous estimons que les revenus réels de Gowex sont inférieurs à 10 millions d’euros. Ses actions seront suspendues… ».
Jusqu’ici méconnue, la firme Gotham City Research, dont le nom est une référence directe à la ville imaginaire du super-héros Batman, fait désormais l’objet de toutes les attentions médiatiques. L’entreprise fondée, d’après Bloomberg, par un certain Daniel Yu, vendeur boursier basé à New York, indique simplement se concentrer sur des investissements « particuliers » en s’appuyant sur l’audit des comptes, comme peut le faire un fonds spéculatif.
Dans sa réponse formelle, la firme ne cache pas sa satisfaction : « C’est une chance pour Gotham City Research comme pour l’Espagne, que Jenaro Garcia Martin ait confessé ses erreurs hier, nous épargnant à tous beaucoup de temps (nous étions en train de préparer un deuxième rapport, au cas où la société aurait continué sa charade) ». Gotham City, qui appelle les médias à s’intéresser davantage aux fraudes qu’à ceux qui les dénoncent, ajoute : « sur 1 000, voire 10 000 entreprises, dirigeants ou promoteurs, ayant tiré profit de comportements illicites, il y a peut-être un vendeur à découvert ayant fait de même ». Le cabinet new-yorkais déclare lui-même avoir « des positions d’acheteur ou de vendeur » sur les valeurs traitées par ses soins.
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