Pour gérer vos consentements :

Grindr partagerait le statut VIH de ses utilisateurs

Alors que l’affaire Cambridge Analytica relative à Facebook n’en finit pas de faire des remous, on apprend maintenant que Grindr, un service de rencontres destiné aux homosexuels, partagerait les statuts VIH (virus de l’immunodéficience humaine) de ses utilisateurs avec des entreprises tierces, indique le site BuzzFeed.

C’est SINTEF qui a d’abord dévoilé le pot aux roses. L’organisation norvégienne à but non lucratif a en effet découvert que Grindr partageait une kyrielle d’informations avec des sociétés tierces. Celles-ci comprennent, entre autres, la position GPS de l’utilisateur, la « culture » gay à laquelle il s’identifie, l’appartenance ethnique, un numéro de téléphone ainsi que le statut VIH et la date du dernier test.

Une négligence condamnable

L’application Grindr, qui revendique 3,6 millions d’utilisateurs actifs par jour, partage donc toutes ces informations sensibles et hautement privées. De quoi remettre en question le sérieux avec lequel la société prend la vie privée de ses utilisateurs.

Ces informations personnelles sur les utilisateurs, dont le statut sérologique VIH et la date du dernier test, seraient partagées avec Apptimize et Localytics, deux sociétés d’optimisation d’applications tierces.

« Le statut VIH est lié à toutes les autres informations. C’est le problème principal « , estime Antoine Pultier, chercheur au SINTEF. « Je pense que cela provient de l’incompétence de certains développeurs qui envoient tout, y compris le statut VIH. »

De son côté, Grindr insiste sur le fait qu’aucune information relative aux utilisateurs n’est vendue à des organisations tierces. L’entreprise reconnait en revanche qu’elle fait appel à Apptimize et Localytics afin d’améliorer son application.

Hasard malheureux du calendrier, la société fondée en 2009 a présenté la semaine dernière une nouvelle fonctionnalité optionnelle dont la vocation est de rappeler à ses utilisateurs de se faire dépister pour le VIH tous les trois à six mois. La fonctionnalité indique aux utilisateurs l’emplacement du centre de test le plus proche.

Une nouvelle fois, on découvre que les informations relevant de la sphère privée des utilisateurs sont souvent soit exploitées de manière douteuse (affaire Cambridge Analytica), soit avec une très grande négligence.

(Crédit photo : @Grindr)

Recent Posts

Le Réseau interministériel de l’État, sujet à dépendance

La Cour des comptes appelle à formaliser et à professionnaliser certains aspects du RIE, tout…

8 heures ago

Etalab en position de faiblesse au sein de la Dinum

La Cour des comptes attire l'attention sur le risque d'affaiblissement d'Etalab, privé, ces dernières années,…

10 heures ago

Une Dinum « balbutiante » sur l’open data et les logiciels libres

Missions historiques de la Dinum, l'ouverture des données publiques et la promotion des logiciels libres…

12 heures ago

Pour son premier LLM codeur ouvert, Mistral AI choisit une architecture alternative

Pour développer une version 7B de son modèle Codestral, Mistral AI n'a pas utilisé de…

1 jour ago

Microsoft x Inflection AI : l’autorité de la concurrence britannique lance son enquête

L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique ouvre une enquête sur les conditions…

1 jour ago

Thomas Gourand, nouveau Directeur Général de Snowflake en France

Thomas Gourand est nommé Directeur Général pour la France. Il est chargé du développement de…

1 jour ago