Qu’est-ce que HarmonyOS ? Tout le monde n’a pas la même réponse. En tout cas sur un élément : les fondations de ce système d’exploitation dont Huawei vient d’officialiser le lancement à grande échelle.
Principale question : y a-t-il de l’Android dedans ? Le débat infuse jusque sur Wikipédia. Avec, à la clé, une petite « bataille d’édition ».
Du côté de Huawei, on n’hésite pas à intervenir auprès des sources suffisamment influentes qui qualifieraient HarmonyOS de « dérivé d’Android ». Y compris celles qui le font sur la foi de déclarations de hauts représentants du groupe chinois.
La transcription de ce « discours correctif » tend à varier un peu. Selon certains articles, Huawei va jusqu’à refuser de confirmer si HarmonyOS utilise un noyau Linux. Alors que d’après d’autres, il n’y a pas de démenti à ce sujet.
Dans les faits, il n’y en a effectivement pas. La documentation d’OpenHarmony – implémentation open source de HarmonyOS – en témoigne.
Huawei lui-même a apporté une forme d’explication à l’occasion de la keynote de lancement. Et il est allé jusqu’à reconnaître exploiter « quelques ressources » d’Android. Dont son framework, pour garantir la compatibilité applicative.
À l’occasion de cette keynote, on a eu droit à la présentation d’une première série de produits qui seront livrés avec HarmonyOS. En l’occurrence, des smartphones, des tablettes et des montres. Tout ne sont pas « nouveaux » : certains sont des mises à niveau de modèles existants, comme pour le Mate 40 et le Mate X2.
Cette variété illustre la philosophie de HarmonyOS : proposer un substrat unique pour un maximum d’appareils connectés. Du « langage commun » à la « technologie distribuée », Huawei multiplie les expressions pour décrire son approche. Il multiplie aussi les marques, en tête desquelles « Super Device », comparable à Handoff d’Apple et à Continuité de Microsoft.
Les débuts commerciaux de HarmonyOS remontent à l’été 2019, sur des Smart TV en Chine. Huawei visait alors plus généralement les systèmes de type embarqué. Mais laissait la porte ouverte à une intégration sur des terminaux plus puissants, au vu des sanctions américaines à son encontre.
Fin 2020, l’ouverture aux smartphones devenait officielle, en bêta. On avait alors pu constater dans quelle mesure HarmonyOS s’inspirait d’Android. Après une procédure complexe pour accéder au SDK et à l’émulateur (fourniture, entre autres, d’une pièce d’identité), Ars Technica avait tiré une conclusion sans appel : « pas de différences substantielles avec Android 10 ».
Après la publication de ces conclusions, Huawei avait, affirme Ars, coupé l’émulateur et désactivé le téléchargement du SDK hors de Chine. Le média américain estime aujourd’hui qu’il n’existe pas une, mais deux versions de HarmonyOS. L’une basée sur le noyau maison LiteOS, l’autre sur AOSP. Possiblement désormais le code de la v11, au vu de certaines fonctionnalités dont Huawei a donné un aperçu.
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