L’informatique du futur, un monde de géants et de souris

Le monde de l’informatique semble aujourd’hui faire le grand écart entre des terminaux personnels toujours plus petits et des datacenters toujours plus massifs. Une nouvelle ère du micro client – maxi serveur.

Dans les années 1980-1990, le marché des ordinateurs personnels a explosé deux fois : Big Bang, puis Big Crunch. Quasiment personne n’a survécu à la première vague de machines propriétaires (excepté Apple), rapidement enterrées par le phénomène des PC x86.

Des ordinateurs de poche

Depuis, nous assistons à une ‘jivarisation’ des ordinateurs personnels, avec l’entrée en lice de nouveaux formats : les ordinateurs portables, les assistants personnels et plus récemment les smartphones (mixant téléphone, PDA et connectivité à Internet) ainsi que les tablettes. Le mouvement semble vouloir se poursuivre vers des dispositifs toujours plus compacts, comme les smartwatches, ou plus enfouis, comme les smartTV et les objets connectés.

Ce phénomène avait-il été anticipé par les constructeurs ? Tout indique que oui. Rappelons ainsi qu’un certain géant de l’informatique, IBM, a commencé sa carrière dans le monde des PC portables avec une tablette. Un autre, HP, a très tôt embrassé le phénomène des machines de poche, avec des calculatrices avancées, des ordinateurs de poche devenus mythiques, puis des PDA Windows qui ont longtemps été la référence du marché, avant l’arrivée des machines de poche connectées… autrement dit, les smartphones.

Bref, cela fait maintenant des années que les différents acteurs du secteur pensent à la mobilité, les freins ayant été jusqu’alors plus techniques que stratégiques.

Des datacenters grands comme des villes

Ces machines de plus en plus petites sont maintenant massivement connectées : entre elles, mais aussi avec le reste du monde, via Internet. Un mouvement qui pousse le monde de l’informatique vers une nouvelle ère du client-serveur, où les terminaux – mobiles pour la plupart – se connectent à des serveurs – toujours plus nombreux – hébergés dans des datacenters de plus en plus massifs.

Ce mouvement devrait se poursuivre. Pourquoi ? La multiplication des capteurs et usages fait que les terminaux mobiles ont déjà fort à faire de leur côté. Ils s’appuient donc massivement sur la puissance des serveurs du Net, pour des fonctions internes (comme la reconnaissance vocale), mais aussi pour un nombre croissant d’applications professionnelles, accessibles en mode Cloud.

Les infrastructures serveur imposées par les nouveaux marchés, comme le Cloud, l’analytique Big Data, le Machine Learning ou l’intelligence artificielle, ressemblent pour leur part de plus en plus à celles des supercalculateurs et nécessitent donc des structures (bâtiments, énergie, connectivité) à la hauteur de leurs ambitions.

Chaque chose à sa place

Gageons que les entreprises délaisseront de plus en plus régulièrement leurs salles des machines ou leurs datacenters au profit de datacenters mutualisés géants, qui seront à la donnée ce que les places financières sont à l’économie : l’endroit où l’essentiel des informations transite.

Les ‘datapoles’, « the place to be » pour les serveurs dédiés aux nouveaux usages, celle des ordinateurs personnels étant la sacoche, voire la poche de leur propriétaire.