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Humeur : l’Internet limité ? Et pourquoi pas ?

Nous en parlions ce matin, le serpent de mer le plus vieux de l’Internet français refait son apparition : la limitation du débit pour les gros utilisateurs du réseau des réseaux. L’excuse est toujours la même : les tuyaux sont saturés. Il faut donc fermer le robinet. Cette excuse est d’autant plus ridicule que – par définition – quand le réseau est saturé, le robinet se ferme de lui-même.

En tout état de cause, les FAI (fournisseurs d’accès à Internet) espèrent ici institutionnaliser ce qui existe déjà, en particulier chez les non dégroupés. Ne pas pouvoir lire les flux YouTube en 720p sur une ligne disposant d’une connexion à très bonne vitesse (plus de 10 Mb/s) est ainsi un grand classique chez certains. Se retrouver à transférer des fichiers à 10 Ko/s en FTP est une spécialité chez d’autres. Le problème est que cette situation est loin d’être juste : si tout le monde paye le même prix, ce dernier ne correspond pas au même service.

L’alternative est simple : faire payer les utilisateurs pour ce qu’ils consomment réellement. Un système qui serait bien plus sain que celui imposé aujourd’hui, qui est à la fois inéquitable (les petits consommateurs payent pour les gros) et arbitraire (puisque des bridages sauvages sont régulièrement appliqués). Si les FAI veulent proposer des forfaits limités, ils doivent également le faire à des coûts variés, correspondant aux différents cas d’utilisation de leurs clients.

Gageons que les petits utilisateurs et les personnes disposant d’une ligne à faible débit seraient heureux de ne payer que 10 ou 15 euros par mois pour leur connexion. A contrario, les personnes qui passent leur journée sur Facebook ou YouTube se retrouveraient probablement avec des factures doublées ou triplées par rapport à aujourd’hui. Dans tous les cas, chacun paierait pour ce qu’il consomme réellement. C’est le modèle adopté aujourd’hui dans le monde de l’accès Internet par satellite (les dépassements de forfait se traduisant par l’application d’un débit minimal suffisant pour ne pas se retrouver coupé du monde).

Bref, que l’avenir soit illimité ou limité, la création d’un « illimité limité » sur la base des offres existantes n’est pas une option acceptable. Appliquer un bridage sur les forfaits actuels reviendrait en effet pour les FAI à limiter la bande passante utilisée par les gros consommateurs, sans rien donner en retour aux petits utilisateurs. Une manière de booster les bénéfices de ces sociétés non pas en augmentant le prix des forfaits, mais en réduisant le service apporté. Après le coup bas lié aux cadeaux fiscaux (leur application n’a pas fait baisser le prix des forfaits, mais leur suppression s’est traduite par une augmentation des tarifs), il faut espérer que les autorités de régulation feront tout pour éviter un nouveau dérapage.

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