L’impact de l’automatisation sur l’emploi et l’activité des entreprises est au centre d’un rapport de la Banque Mondiale sur le développement global. Comme d’autres organismes avant elle, l’institution financière internationale écarte l’hypothèse d’un remplacement systématique d’emplois par des robots ou des applications d’intelligence artificielle (IA).
La Banque Mondiale reconnaît, en revanche, que des millions d’emplois dans le monde évoluent ou périclitent sous l’effet combiné de l’automatisation et de la numérisation. L’industrie et les services administratifs sont les premiers impactés.
Malgré tout, les auteurs du rapport affichent leur optimisme.
« Certes, les emplois manufacturiers sont de plus en plus automatisés […] Les travailleurs chargés de tâches routinières ‘codifiables’ étant les plus faciles à remplacer. Mais les technologies offrent la possibilité de créer de nouveaux emplois, d’accroître la productivité et de fournir des services publics efficaces », a souligné la Banque Mondiale.
D’autres postes sont moins exposés (services de proximité, santé, éducation, technologies…). D’autres encore sont positionnés pour profiter des créations nettes d’emplois liées à l’automatisation (ingénierie, data science…).
Les entreprises, de leur côté, ont la possibilité « d’accroître ou de réduire rapidement leur activité ». Et ce grâce au « numérique » qui « bouleverse les modes de production traditionnels », les structures et les modèles d’affaires des sociétés.
« Les technologies leur permettent de pousser leur avantage comparatif en rendant leurs opérations plus efficaces et en les aidant à innover », insiste le rapport. Les grandes entreprises et les plateformes sont les grandes gagnantes de ce mouvement.
On l’aura compris, pour la Banque Mondiale, la quatrième révolution industrielle (4RI) – celle de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la blockchain ou encore de l’impression 3D – crée plus d’opportunités qu’elle n’en détruit.
C’est en tout cas le point de vue exprimé par Pinelopi Koujianou Goldberg, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, dans les colonnes de Bloomberg. « Nous vivons la quatrième révolution industrielle et nous avons survécu aux trois autres. Les machines n’ont pas éliminé les humains », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « nous nous adapterons ».
Pour ce faire, la Banque Mondiale recommande aux parties prenantes, les pouvoirs publics en particulier, d’investir dans l’humain et les compétences, « soft skills » inclus.
(crédit photo : shutterstock.com)
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