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IDéNum: NKM veut en finir avec le cauchemar des 1001 mots de passe

Depuis le 1er février 2010, la secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), s’est lancée dans la mise en place du projet IDéNum. Un projet pour un label d’identité numérique qui vise à simplifier la gestion des identifiants propres aux multiples services en ligne pour les particuliers, comme pour les entreprises. Ce 2 juin, elle faisait le point d’étape sur trois chantiers en réunissant les 58 organismes partenaires*.

Ainsi, d’un point de vue réglementaire, « le référentiel général de sécurité est paru au Journal Officiel** ». D’autres textes sur « le référencement pour l’administration électronique sont attendus pour l’automne ». Techniquement aussi, un cahier des charges en cours de rédaction sera « soumis aux partenaires pour avis pendant l’été ». Enfin, en pratique, « plusieurs partenaires développent des prototypes et testent actuellement l’interopérabilité de leurs solutions ».

Plus de sécurité lors de l’accès à ses comptes bancaires, à ses factures ?

Du côté du secrétariat de l’économie numérique, « la mobilisation de tous les partenaires IDéNum confirme que ce projet répond aux exigences de sécurisation nécessaires au développement de nouveaux services en ligne ». C’est un succès autrement dit. On s’étonnera dans ce cas que les « partenaires » chéris de ce projet « [n’aient pas tous] souhaité rendre publique leur participation», comme indiqué sur le communiqué diffusé par le ministère.

On ne peut pourtant pas nier les avantages de ce label qui simplifierait et améliorerait les démarches quotidiennes du citoyen. « Plus de sécurité lors de l’accès à ses comptes administratifs, bancaires, à ses abonnements chez les différents opérateurs, à ses factures en ligne et l’accès à de nouveaux services nécessitant une signature, […] comme pour la souscription de services ou de contrats, les démarches administratives… »

Toutefois, cet enthousiasme peut être nuancé, car ce label implique tout de même que le citoyen dévoile entièrement sa vie numérique. Et, à l’instar des passeports numériques que l’on disait inviolables, qui sait si ce service n’est pas faillible lui aussi? Et ce, même si l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a validé le cahier des charges du projet.

Les critiques ne sont pas tendres à l’égard de ce secrétariat du numérique

Les projets du secrétariat chargé de la Prospective et du Développement de l’économie numérique ne font donc pas encore l’unanimité. Autre exemple avec la réaction, ce 3 juin, de l’éditeur de solutions universelles de confiance numérique STS Group face à son attitude et à celle de la France en général vis-à-vis de la confiance numérique.

En effet, s ur les 4,5 milliards d’euros attribués à l’industrie numérique par le gouvernement au sein du grand emprunt, aucun crédit n’est accordé à la confiance numérique. Or, pour STS Group, comme pour Olivier Midière, président de l’Association pour le Développement de l’Economie Numérique en France (ADEN), la confiance numérique est un « enjeu planétaire au même titre que les systèmes d’exploitation et les GPS ».

Ces industriels fulminent contre ce secrétariat à l’Etat numérique, mais pas moins que les citoyens lambda. En témoigne cet article dans les chroniques d’abonnés du quotidien Lemonde.fr. Si shebu, l’auteur de l’article, voit en NKM quelqu’un de « jeune, moderne, écolo […] une vraie geek […] connectée », il finit par reconnaître, suite à ses tentatives désespérées de la contacter que ce « secrétariat à l’économie numérique, c'[était] un fake ».

* Parmi ces partenaires : ACSEL, AFNIC, Agorabox, Almetis, Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, AriadNEXT, Association Force Ouvrière Consommateurs, Axway, BMS Exploitation – Moneo, BNP Paribas, BPCE, Caprioli & Associés, Caisse des Dépôts et Consignations, CDC-Fast, Certeurope, Chambre de commerce et d’industrie de Paris, ChamberSign France, Conseil Supérieur du Notariat, Cryptolog, CS Communication et Systèmes, Direction générale de la modernisation de l’Etat, Dhimyotis, Dictao, Fédération Bancaire Française, Fédération Française des Sociétés d’Assurances, Fevad, Gixel, Groupe La Poste, Imprimerie Nationale, Infogreffe GIE, In-Webo Technologies, Issy-Les-Moulineaux, Keynectis, Kwift, La Banque Postale, Lasergroupe, Linagora, Ma-residence.fr, Naxfer – J&S Concept, Neowave, Oberthur Technologies, Ordre des Géomètres-Experts, Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables, OpenTrust, Primobox Resocom, Sagem – Orga, Sealweb, SFR, Société Générale, Viadeo. Les autres partenaires n’ont pas souhaité rendre publique leur participation.

** Arrêté du 6 mai 2010.

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