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Stockage : quelques données de contexte sur cette industrie en 2023

Recul historique pour le marché des disques durs en 2022 ? Georg Lauhoff et Gary Decad, d’IBM, ont compilé des indicateurs qu’on peut interpréter ainsi. Ils les ont présentés, entre autres, en mars dernier, lors d’un événement « Designing Storage Architectures » à la bibliothèque du Congrès.

L’informaticien David Rosenthal, spécialiste de la préservation numérique, a repris ces éléments dans un récent point d’étape sur l’industrie du stockage. Il les a croisés, notamment, avec des chiffres que Manuela Offenberg, de Seagate, avait communiqués à la même occasion.

Qu’en ressort-il ? En particulier, que la capacité globale livrée sur disque dur a baissé entre 2021 et 2022. Elle serait en l’occurrence passée de 1418 à 1233 Eo. Une première, en tout cas jusqu’aussi loin que remontent les données de Lauhoff & Decad (2008).

Selon ces mêmes données, la baisse des prix de vente se poursuit : 15,50 $/To en 2022 contre 19,70 l’année précédente. Conjuguée à un recul des volumes livrés (moins de 200 millions de HDD), les revenus du segment ont plongé sous les 20 Md$. Là aussi, une première.

Depuis plusieurs années, la densité surfacique des disques durs plafonne à 1300 Gb/in². Elle continue au contraire d’augmenter pour la NAND (4700 en 2020 ; 6970 en 2021 ; 9414 en 2022 ; cf. graphe ci-dessous). La capacité brute globale expédiée poursuit aussi sa croissance (631 Eo), tandis que le prix au To passe sous les 100 $.

En se basant sur le Cloud Infrastructure Index 2021 d’IDC, Seagate assure que 89 % du volume de données stocké dans les datacenters hyperscale est encore sur disque dur.

Stockage sur HDD : trois ans de garantie ?

Sur la question de la fiabilité, David Rosenthal fait référence aux benchmarks d’un fournisseur de stockage cloud : Backblaze.

À fin 2022, ce dernier exploitait 2906 SSD dédiés à l’amorçage de ses serveurs – ainsi qu’à la journalisation et aux fichiers temporaires. Sur la période 2020-2022, cinq modèles ont accumulé plus de 100 000 jours de fonctionnement. Le DELLBOSS VD se distingue avec un taux de panne de 0 %, mais il s’agit d’un SSD de classe entreprise (M.2 monté sur une carte PCIe pour serveur). Les autres sont de classe « consumer », comme le ZA250CM10003 de Seagate (0,66 %) et le CT250MX500SSD1 de Crucial (1,7 %).

Sur la partie HDD, les dernières statistiques de Backblaze sont arrêtées à la fin du premier trimestre 2023. Elles englobent environ 237 000 disques de données. À 1,4 %, l’AFR moyen est supérieur à celui des SSD.

Backblaze précise que la température moyenne de fonctionnement de ses SSD sur l’année 2022 a été de 34,9 °C. Contre 29,1 °C pour les HDD. À ce sujet, David Rosenthal mentionne un article de la presse IT anglophone : « Since when did my SSD need water cooling ? ». Il y est question des dispositifs de refroidissement intégrés à la dernière génération des SSD M.2 – allant, sur quelques modèles, jusqu’à du liquid cooling. Des composants désormais nécessaires pour atteindre le niveau optimal de performance (la fourchette de 60 à 70 °C est idéale pour la circulation des électrons).

Autre complément d’information, concernant cette fois les disques durs : les statistiques de l’entreprise Secure Data Discovery. Un HDD, a-t-elle calculé sur la base de ceux qu’on lui a envoyés, fonctionne en moyenne 25 233 heures (soit deux ans et dix mois) avant de tomber en panne.

Illustration principale générée par IA

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