18 500 agents chargés des systèmes d’information de l’Etat et, en moyenne, 2 500 prestataires les aidant. Un rapport de la commission des finances du Sénat donne une photographie des effectifs des informaticiens de la fonction publique centrale, et de leur répartition. Premier constat : deux ministères phagocytent l’essentiel des forces : l’Economie et les finances (6 300 personnes) et l’Intérieur (5 900). Soit les deux tiers du total à eux deux. Avec ses 2 400 informaticiens, l’Education nationale fait, en comparaison, presque figure de nain.
Il n’en reste pas moins que cet émiettement des statuts pousse au recours à des contractuels, qui représentent 10 % des emplois dans le domaine (30 % pour les ingénieurs). Au sein des services du Premier ministre, la proportion atteint même 87 % ! A la Culture et la Justice, plus d’un poste sur deux au sein de la DSI est occupé par un contractuel. « Si la présence de contractuels n’est pas, en soi, un handicap, le cadre d’ensemble (absence de mobilité et de carrière) ne semble pas favoriser le recrutement. Se pose en effet la question de la capacité de l’État à attirer et à conserver les meilleurs profils », note le rapport.
Mais, pour la Dinsic, interrogée dans le cadre de ce rapport, le vrai problème est ailleurs : tout simplement dans la méconnaissance des carrières informatiques au sein de l’administration. Ce qui freinerait « les stratégies d’évolutions des compétences, la mutualisation de certaines expertises rares et la formation des agents ». Un signe qui ne trompe pas et que souligne le rapport : les DSI des ministères seraient souvent limités à des grades de sous-directeurs. « Trop souvent, les DSI ministériels se retrouvent en position de maîtrise d’œuvre de projets dont l’ampleur et les contours ont été fixés sans mesure des impacts techniques, technologiques ou mêmes organisationnels», explique la Dinsic dans le rapport. L’image de l’informatique comme fonction support aurait la vie dure dans les ministères… Avec des conséquences très concrètes sur les projets mais aussi sur le recrutement. Selon la DSI de l’Etat, 12 % des postes d’ingénieurs informaticiens de la fonction publique sont vacants. Soit 600 emplois qui ne trouvent pas preneur.
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