Pour la première fois de son histoire, le salon SemiCon Europe, qui se tient du 24 au 26 octobre à Grenoble, accueille une manifestation dédiée à l’Internet des objets, IoT Planet dont c’est la seconde édition. Le symbole des espoirs que l’industrie européenne des semi-conducteurs, distancée par ses concurrentes nord-américaine et asiatique, place dans ce marché. A l’heure où seulement 10 % des galettes de silicium produites dans le monde proviennent d’Europe (contre 22% pour Taïwan, 19 pour la Corée, 18 pour le Japon et autant pour l’Amérique du Nord), les besoins en semi-conducteurs des différentes industries – en particulier l’automobile -, offrent de
Pour Paul Boudre, le Pdg de Soitec, spécialiste français des plaques de silicium, si depuis 15 ans, l’industrie des semi-conducteurs fuit l’Europe, la fin de la loi de Moore, déjà perceptible à son ralentissement actuel, permet d’envisager une inversion de tendance. « La mobilité et l’IoT amène de nouvelles façons de concevoir l’innovation, dit le dirigeant de cette société (220 millions d’euros de chiffre d’affaires environ). Avec des composants où le passage à l’échelle est moins crucial. Or, dans la plupart de ces technologies, l’Europe est leader. »
Pour Marie-Noëlle Semeria, qui dirige le CEA-Leti, le centre de recherche en micro et nanotechnologies du Commissariat à l’énergie atomique installé à Grenoble, si l’Europe a les atouts pour « bâtir ce pont » entre semi-conducteurs et IoT – en particulier grâce à sa place dans la micro-électronique pour les terminaux mobiles -, elle doit investir dans de nouvelles capacités de production afin de répondre aux besoins d’innovation de l’industrie. « Nous devons travailler ensemble à un agenda unique européen sur le sujet », résume-t-elle.
Même message chez Paul Boudre. Si celui-ci décrit un alignement des planètes permettant au continent d’envisager un retour au premier plan, encore faut-il savoir profiter de l’opportunité. « Si le pendule est aujourd’hui en train de revenir de notre côté, nous avons besoin de décisions claires de l’Europe pour protéger nos investissements dans les 12 à 18 mois qui viennent ». Pour le dirigeant, qui dit attendre des mesures de la part du commissaire à l’Economie numérique Günther Oettinger, la prise de conscience a déjà eu lieu à Bruxelles. « R&D et production sont deux piliers qu’il ne faut pas séparer, argumente-t-il. Car plus on abaisse le point d’équilibre économique pour les industriels, plus le risque devient acceptable ». Dans un marché où les besoins en composants sont plus diversifiés que par le passé, l’industrie européenne voit la vague de l’IoT comme une occasion unique de moderniser ses capacités de production.
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