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IoT : Echo d’Amazon au centre d’une affaire de meurtre

L’affaire a été dévoilée par The Information. La police de Bentonville dans l’Arkansas a délivré un mandat à Amazon lui demandant la restitution des données enregistrées par l’enceinte connectée Echo dans le cadre d’une affaire de meurtre.

Récapitulatif de l’affaire. James Andrew Bates est accusé de meurtre au premier degré de Victor Collins, retrouvé étranglé et noyé dans la baignoire de M. Bates en novembre 2015. Lors de son interrogatoire, M. Bates s’est défendu en arguant que la victime était sortie avec un ami pour boire un coup et qu’il avait retrouvé le corps à son réveil. Une version contredite par d’autres témoins.

Les enquêteurs ont analysé les coups de téléphone et les SMS du suspect, mais  il se trouve que M. Bates dispose de plusieurs appareils connectés chez lui dont un thermostat Nest, un système d’alarme Honeywell. Cependant, la police s’intéresse particulièrement à une enceinte connectée Echo d’Amazon, qui a pu contrôler le streaming musical toute cette nuit-là, via l’assistant vocal Alexa. Ce dernier est toujours à l’écoute des commandes données à travers 7 microphones intégrés. Elle s’active lorsque la personne lui dit le mot « wake », de la même façon qu’Android répond à « OK Google » pour son assistant vocal.

Amazon refuse dans l’attente d’un mandat contraignant

Dans le cadre de l’affaire Bates, la police de Bentonville s’intéresse qu’à une petite partie des enregistrements de l’enceinte connectée. Pour le moment, Amazon a refusé de remettre les informations demandées « sans une demande légale valide et contraignante ». Il faudra certainement attendre le procès prévu au début 2017 pour qu’une telle demande soit faite par un juge. Les enquêteurs s’intéressent aussi aux informations du compteur d’eau connecté de M. Bates. Selon le rapport de police, la maison a consommé 140 gallons d’eau (soit environ 530 litres) entre 1 heure et 3 heures du matin.

Avec cette affaire qui en appellera certainement d’autres, la question du respect de la vie privée et du « always on », c’est-à-dire constamment connecté se pose pour les objets domestiques connectés. Mouchards en puissance, ils peuvent devenir des auxiliaires de police redoutables. Il reste aussi à savoir comment la justice va prendre en compte ces objets connectés capables d’enregistrer beaucoup de choses.

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Photo credit: steam_rocket via Visual Hunt / CC BY-NC

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