Green IT : Bilan positif pour IssyGrid, premier smart grid français
Lancé en avril 2012, le premier Smart Grid français présente un bilan après un an d'expérimentation. Pour l'instant à la modeste échelle d'un quartier d'Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine. Il n'en reste pas moins la première initiative de réseau d'énergie «?intelligent?» à émerger sur le territoire.
Piloté par le groupe Bouygues, le projet IssyGrid concerne essentiellement des bureaux, une centaine de logements (équipés de compteurs intelligents), une poignée de bornes pour voitures électriques et une quarantaine de lampadaires de l'éclairage public du quartier Seine Ouest de la ville qui héberge notamment le siège français de Microsoft.
L'éditeur de Windows s'inscrit comme un acteur du projet aux côtés d'Alstom, EDF, ERDF, Schneider Electric, Steria et Total. Quelques PME innovantes se sont jointes au projet : Izenco pour la mesure des consommations, Sevil (groupe Levisys) pour délivrer des volants d'inertie destiné à stocker l'électricité, Navidis pour cartographier en 3D la ville intelligente.
Une ville à énergie positive
Le programme IssyGrid vise à transformer la ville dirigée par le député-maire André Santini en agglomération « à énergie positive », avec des infrastructures intelligentes et une gestion optimisée des ressources dans l'ambition de créer des quartiers autosuffisants, indique ITespresso.fr. Le financement initial (2 millions d'euros) a été assuré à parts égales par les parties prenantes.
Ce quartier d'affaires «?Seine Ouest?» situé à deux pas du boulevard Périphérique (pont de Sèvres - Garigliano) occupe 160?000 m². Environ 10?000 personnes y résident et/ou travaillent. Fort des premiers retours positifs (comme l'économie de 500 kw-heure issue du système de climatisation de la tour Bouygues Telecom, ou encore le déclenchement inutile des ballons d'eau chaude la nuit), le projet est cours d'extension au quartier du Fort d'Issy-les-Moulineaux, soit 1650 logements supplémentaires.
Lisser les pointes de consommation
L'un des principaux enjeux inhérents à cette expansion sera de lisser les pointes de consommation : dans la journée, entre l'activité des bureaux et des collectivités ; au soir et au petit matin, auprès des habitants. L'une des pistes explorées est celle de bureaux 'en sommeil' les samedis et dimanches, lorsque les foyers résidentiels sont le plus actifs.
Le monitoring du quartier se fait via des compteurs communicants installés dans les bâtiments. Des systèmes d'agrégation - mis en place par Embix (coentreprise Alstom-Bouygues), Microsoft et Steria - peuvent envoyer des alertes par SMS en cas de dépassement des seuils.
Ce système de contrôle permettra aussi d'optimiser la récupération d'énergie via les panneaux solaires installés sur certains bâtiments (ceux de la tour Sequana de l'opérateur télécom notamment). Il est également question de piloter la vitesse de charge des batteries des véhicules électriques selon le planning de réservation des utilisateurs. Ou encore - pour l'heure dans trois rues - de moduler le niveau d'éclairage des lampadaires en fonction du trafic.
Mieux répartir les investissements
A la racine, le poste de distribution électrique est aussi équipé de technologies communicantes qui lui permettent, pour assurer l'équilibre entre consommation et production, de stocker de l'énergie dans des batteries recyclées issues de véhicules électriques.
A la clé, selon les promoteurs d'IssyGrid, une facture moins élevée pour les clients, une optimisation des investissements pour le distributeur d'électricité et un renforcement global de l'attractivité de la ville.
Les prochains travaux se porteront sur la mise en place d'autres panneaux photovoltaïques par Total, sur l'installation de nouveaux dispositifs de flexibilité énergétique et sur la mise à disposition d'outils numériques permettant de créer des services à destination des consommateurs.
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