À la grande satisfaction de l’écosystème du logiciel libre et open source, l’Administration française réitère son soutien au secteur par le biais d’une circulaire.
Dans ce document transmis la semaine dernière à l’ensemble des membres de son gouvernement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a précisé les bénéfices liés au déploiement de telles solutions et invité les ministères à mettre en œuvre une série d’orientations.
Fruit du travail de la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC), la cirulaire met l’accent sur les atouts du logiciel libre dans le contexte public, parmi lesquels : « un moindre coût, une souplesse d’utilisation, un support à long terme, un levier de discussions avec les éditeurs, la mutualisation entre acteurs publics, le partage des savoirs et le développement de compétences. »
Des obstacles existent cependant. « Le logiciel libre étant lié à une communauté, il convient de la connaître et de la suivre pour s’assurer de la pérennité de la solution déployée », observe la DISIC. Elle ajoute que la gestion d’une autre forme de droit de propriété intellectuelle liée aux licences libres doit être maîtrisée et précise que « la possibilité de contribuer au développement par l’accès au code source ne doit pas donner la tentation de multiplier les ajouts ».
Le groupe de travail souligne, enfin, que la participation à la dynamique du libre étant liée à la contribution, « l’utilisateur, surtout professionnel, doit entretenir le modèle par réinjection d’une part de ses gains sous une forme ou une autre ». En outre, la DISIC estime que 5 % à 10 % des économies réalisées doivent être réinvesties sous la forme de contributions.
Le choix du logiciel libre dans l’administration est « raisonné » poursuit la DISIC. Le logiciel libre doit donc être considéré « à égalité avec les autres solutions », et ce quels que soient les besoins (développement d’applications, bases de données, systèmes d’exploitation des serveurs, suites bureautiques, navigateurs web, messageries, etc.)
Le groupe de travail animé par la DISIC préconise aux ministères les orientations suivantes :
Sans surprise, la circulaire signée par Jean-Marc Ayrault a eu un écho positif parmi les tenants du logiciel libre en France. Ainsi le Conseil national du logiciel libre (CNLL)* estime que ce document constitue « une avancée majeure pour le logiciel libre dans les systèmes d’information de l’État ».
« Le logiciel libre tient une place de choix [dans l’Administration], mais les prises de position officielles avaient rarement été aussi claires et engagées », a souligné vendredi le président du CNLL, Patrice Bertrand. Il souhaite, par ailleurs, que « d’autres mesures confirmerons cette orientation au plan de la politique industrielle de la France ».
L’écosystème du logiciel libre représente, selon les chiffres communiqués par le CNLL, 30.000 emplois au niveau national et une croissance annuelle de l’ordre de 30 %.
*Alliance Libre, CapLibre, Collibri – Cap Digital, GTLL – System@tic, Libertis, OSS@TV, PLOSS, PLOSS-RA, Pôle Nord et ProLibre.
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