Pour gérer vos consentements :

Jim Whitehurst, Red Hat : « J’ai le plus beau métier du monde »

En préambule au Red Hat Summit 2015, que nous couvrons en direct de Boston, la rédaction de Silicon.fr a rencontré Jim Whitehurst, CEO de Red Hat, dans le cadre de la sortie de son livre The Open Organization.

Il y partage ses méthodes de travail, qu’il a su affiner au cours de sa carrière chez Red Hat, société au sein de laquelle il a par ailleurs pu expérimenter de nouvelles formes de management.

Silicon.fr : Quel type d’action peut mener une entreprise à adopter un modèle de fonctionnement plus ouvert ?

Jim Whitehurst : Il faut tisser des liens avec les équipes afin qu’elles comprennent la mission que s’est fixée l’entreprise. Dans le cas d’une compagnie aérienne, comme celle où j’ai travaillé, il s’agit de rapprocher les gens de leur famille et de leur permettre de voyager. Il est également important de leur fixer des objectifs intéressants. Le niveau d’engagement est crucial : il est essentiel d’impliquer les salariés dans la stratégie de l’entreprise et la prise de décision.

En Allemagne, le faible taux de chômage permet aux salariés d’imposer de nouveaux modes de travail (comme chez SAP). Et ailleurs ?

J.W. : Les difficultés économiques ne changent rien : les meilleurs ont toujours le choix. Il faut donc que les entreprises mettent en avant leurs atouts pour les attirer et les garder. Ceux qui pensent que leur personnel est interchangeable ont déjà perdu la bataille. Ils se retrouvent avec des gens souvent peu motivés, qui veulent juste avoir un travail.

Les entreprises comme Red Hat font parfois un travail ingrat, comme la mise au point de correctifs…

J.W. : C’est vrai. Il y a beaucoup de travail de ‘patching’, qui n’est pas vraiment sexy. Mais nous nous assurons que nos collaborateurs soient investis dans des projets plus globaux, et comprennent comment cela les connecte à la mission de l’entreprise. La création de patchs n’est ainsi pas un travail continu, mais fait partie d’un tout plus intéressant. Donner du sens aux tâches que l’on effectue permet d’augmenter le niveau d’investissement des équipes.

Contrairement à Red Hat, de nombreux acteurs Open Source n’y réussissent pas. Du fait de leur business model ?

J.W. : C’est le piège du modèle Open Core. Dans l’Open Source, toutes les fonctionnalités doivent être accessibles. Chez Red Hat, tout est ouvert. Le client achète un savoir-faire, qui se traduit par de la sécurité, du support, des certifications et tout un écosystème. Nous proposons par exemple un support étendu pour le noyau Linux au sein de la RHEL, qui est unique en son genre. Mon conseil est de toujours se demander : comment proposer à nos clients une valeur que seule notre entreprise pourra leur offrir ?

Pour reprendre une phrase de votre livre, est-ce que votre visage s’illumine encore lorsque vous pensez à votre expérience chez Red Hat ?

J.W. : « I have the greatest job in the world. »


The Open Organization est disponible sur Amazon. Les bénéfices issus de la vente cet ouvrage seront reversés à l’Electronic Frontier Foundation (EFF).

Merci à Claire pour sa participation.

À lire aussi :

Le patron de Red Hat partage ses mémoires de manager
Résultats Red Hat : une croissance constante et un rachat d’actions
Jim Whitehurst (Red Hat) : « L’open source est le choix par défaut pour les architectures IT de nouvelle génération »

Crédit photo : © Red Hat

Recent Posts

Le Réseau interministériel de l’État, sujet à dépendance

La Cour des comptes appelle à formaliser et à professionnaliser certains aspects du RIE, tout…

6 heures ago

Etalab en position de faiblesse au sein de la Dinum

La Cour des comptes attire l'attention sur le risque d'affaiblissement d'Etalab, privé, ces dernières années,…

8 heures ago

Une Dinum « balbutiante » sur l’open data et les logiciels libres

Missions historiques de la Dinum, l'ouverture des données publiques et la promotion des logiciels libres…

10 heures ago

Pour son premier LLM codeur ouvert, Mistral AI choisit une architecture alternative

Pour développer une version 7B de son modèle Codestral, Mistral AI n'a pas utilisé de…

1 jour ago

Microsoft x Inflection AI : l’autorité de la concurrence britannique lance son enquête

L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique ouvre une enquête sur les conditions…

1 jour ago

Thomas Gourand, nouveau Directeur Général de Snowflake en France

Thomas Gourand est nommé Directeur Général pour la France. Il est chargé du développement de…

1 jour ago