Journées de l’IDATE: Internet II, retour au pragmatisme?

Semaine prochaine s’ouvrent les journées de l’IDATE à Montpellier sous le signe d’un réalisme certain. La Bulle Internet est loin derrière nous -explique, en substance, Yves Gassot

Les 24, 25 et 26 novembre prochains se tient à Montpellier la conférence annuelle de l’IDATE. Le thème de cette 26è édition est tout simplement intitulé : Internet, Acte II. A noter que la journée du mercredi 24 novembre offre quatre menus au choix: 1-Jeux vidéo (3è Forum international: les prochains virages technologiques et industriels); 2-Le haut débit pour tous (expérience des acteurs en Europe; déploiement des réseaux et des usages innovants); 3-Les services télécoms d’entreprise (les « dossiers clés »); 4- L’Europe élargie et les TIC (séminaire réservé aux membres de la Fondation.  »

Cette 26è édition sera l’occasion d’établir un bilan des 12 mois écoulés, ainsi que de se pencher sur une prospective réaliste » explique Yves Gassot, directeur de l’IDATE. Il sera bien sûr question de convergence, et pas seulement entre voix et données, sujet éclusé, mais d’un bilan sur les tentatives de convergences stratégiques entre les réseaux et les médias, entre le contenu et l’infrastructure, entre les opérateurs télécoms et les éditeurs de musique, films ou TV… « Il y a eu longtemps, trop longtemps décalage et confusion entre des stratégies et leur réelle mise en oeuvre », poursuit Y. Gassot. « Il y a eu des erreurs, évidentes, dans l’exécution« . On songe bien sûr aux péripéties aventureuses d’AOL ou de Vivendi… Autre constat: le haut débit est souvent un faux débat, « car la réalité c’est le coût, le coût du téléphone ». Ticket gagnant aux opérateurs mobiles! L’éclatement de la « bulle Internet » est derrière nous, alors quels sont les acteurs qui ont tiré leur épingle du jeu? « On fera, à nouveau, le constat qu’il vaut mieux être dans les mobiles, sinon c’est dur, très dur de tenir. Il suffit de voir la situation d’AT&T, par exempl: le marché des télécoms longue distance est quasiment mort, car, aux Etats-Unis du moins, les opérateurs locaux ont pu venir grignoter ce terrain, depuis le Telecom Act de 1996. Grâce au déploiement de l’ADSL, ils s’en sortent, mais en réalité ce sont surtout les mobiles qui tirent le marché -cf. Verizon. Il n’y qu’à constater: les trois premiers du marché des mobiles sont contrôlés par des opérateurs du marché local« . Qui s’y retrouve dans l’ADSL? L’ADSL n’est-il pas tout aussi stratégique? « Oui, le xDSL est stratégique, c’est la future ligne du multimedia. Le problème est qu’il ne permet pas encore de gagner d’argent! On est encore loin de la manne que représentent les mobiles où la dépense moyenne des utilisateurs atteint les 35 euros par mois, et concerne 71% de la population active!« . C’est bien là que vont se concentrer une bonne partie des investissements d’ici à 2006. L’enjeu, c’est de faire en sorte que le réseau filaire puisse le plus largement possible supporter le « triple play« ; d’où l’importance du déploiement de la fibre jusqu’à l’abonné (fiber to the node, VDSL, etc.) ou encore l’accent mis, en France, sur le Mpeg 4, la haute définition, les programmes numériques -ce qui ne manque pas d’exacerber des stratégies divergentes, entre opérateurs (sans oublier les chaînes nationales, le satellite et… la TNT!) L’accès à 2Mbps, bientôt banalisé (« en attendant 8 voire 16 Mbps dans les 3 à 5 ans« ) constitue un palier intéressant: « Les opérateurs ont compris, il va falloir muscler les réseaux!« . ( A suivre )