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Juniper Networks dissocie son OS Junos de ses équipements réseaux

« Améliorer le software en l’ouvrant à d’autres. » Telle est, aux yeux d’Olivier Melwig, directeur technique Europe du Sud chez Juniper Networks, l’idée sous-jacente à la nouvelle initiative de l’équipementier réseau : séparer l’OS maison Junos des équipements matériels. « Nous avons décortiqué l’OS pour le séparer de la plate-forme hardware afin qu’il soit porté sur une machine virtuelle ou d’autres plates-formes que celles de Juniper », explique le responsable. L’annonce a été faite à l’occasion de la conférence NXTWORK 2015 Customer Summit à Santa Clara (Californie).

Cette dissociation permettra aux utilisateurs de déployer des applications et services réseau tiers sur la nouvelle gamme de switches QFX5200 mais aussi de programmer directement les systèmes. « Nous fournissons l’interfaçage et les API nécessaires pour développer des applications pour l’OS sur la base du modèle logiciel Open Compute Consortium (OCP) », assure Olivier Melwig. Rappelons que, lancée à l’initiative de Facebook, l’OCP se donne pour objectif de partager les informations sur la conception des datactenters afin d’en optimiser le fonctionnement et établit, dans ce cadre, un certain nombre de spécifications.

Permettre le développement de services personnalisés

Olivier Melwig, directeur technique Europe du Sud de Juniper Networks.

Juniper entend donc fournir un OS de classe opérateur aux clients qui décident d’exploiter des commutateurs tiers. Pour profiter de Junos, les équipements doivent néanmoins être compatibles avec l’Open Network Install Environnement (ONIE), le projet Open Source qui définit l’environnement pour installer des commutateurs bare-metal. Cela permet aux organisations de s’appuyer sur les environnements Open Source (OpenStack, Apache, Netconf notamment) qui tournent sur Linux (qui boote sur le switch avant de charger l’OS réseau), pour développer leurs propres services.

« L’idée est partie d’un constat simple, témoigne le porte-parole de Juniper, de gros clients comme les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon, NDLR) cherchent l’autonomie mais comme ils ne souhaitent pas développer un soft réseau, ils sont intéressés par l’accès à Junos pour développer des applications propres à leurs métiers. » Par exemple, disposer d’un service qui permet d’identifier instantanément de nouveaux serveurs installés dans une baie, pousser l’OS avec l’intégration d’office d’une application IT de type analytique, le tout automatiquement.

Répondre à la progression de l’Open Source

Il y a évidemment peu de chance pour que les concurrents directs de Juniper, Cisco, Aruba ou HP, adoptent Junos sur leurs solutions. Il n’en reste pas moins que l’adoption des commutateurs nus progresse dans les datacenters. Ils devraient représenter 25% du volume total de ports Ethernet dans les centres de calcul d’ici 2019, selon le cabinet d’études IHS. « Le marché évolue vers l’Open Source ou du développé maison, reconnaît Olivier Melwig, Juniper veut s’inscrire dans cette tendance et, autant que peut se faire, y être le premier. » Ou comment rester présent à la fois du côté hardware comme du software.

Quant aux nouveaux commutateurs, eux aussi dissociables de l’OS, la gamme QFX5200, ils seront proposés en interface 10, 40 et 100GbE (Gbit/s Ethernet) mais aussi compatibles avec les nouveaux standards 25 GbE et 50 GbE. « Ce qui permet de réutiliser l’infrastructure de câblage existante, il suffit juste de changer le connecteur optique », avance le responsable. De quoi assurer la pérennité des investissements du client qui pourra faire évoluer sa capacité réseau du 10GbE au 100 GbE.

Les commutateurs QFX5200 et Junos pourront donc être acquis ensemble ou séparément. Les premiers tarifs seront annoncés dans les prochaines semaines et jusqu’à la mi-2016 au rythme de sortie des nouvelles itérations des équipements.


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crédit photo © Ken Wolter / Shutterstock.com

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