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La ‘Bibliothèque numérique européenne’ tourne une page

Les choses s’accélèrent et cela depuis l’annonce titanesque du moteur de recherche Google, en décembre 2004, de numériser quinze millions de livres et de les mettre en ligne en six ans. Un projet qui fait trembler tous les bibliothécaires et les défenseurs de la diversité culturelle.

Bien décidé à contrer l’ambitieux voir présomptueux projet du géant américain, et pour éviter tout risque d’une américanisation encore plus grande qu’elle ne l’est déjà du savoir et de la culture, 23 bibliothèques nationales sur 25 des pays de l’Union se sont unies pour trouver une alternative. Les Bibliothèques Nationales (BN) signataires proviennent d’Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie (Rome et Florence), Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie, Suède. Manquent à l’appel le Portugal, pour des raisons techniques, et l’Angleterre, pourtant « très proche en terme d’objectifs », mais qui fricotte sans doute un peu trop avec Google, voire le projet concurrent de Yahoo! et Microsoft. Un projet coûteux et ambitieux, mais nécessaire Reste que tout est encore à faire puisqu’il va falloir trouver un terrain d’entente et surtout les fonds nécessaires à la réalisation d’une BNE, qui selon ses initiateurs doit être un exemple en la matière, et exposer un patrimoine « d’une richesse et d’une diversité sans égales ». Mais la grosse information vient de l’AFP. Selon l’agence, après bien des lenteurs administratives, le comité de pilotage du projet sous la présidence du ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, va finalement se réunir et devrait soumettre ensuite ses conclusions au président de la République. « L’objectif 2006 est de démarrer tout de suite en coopération avec quelques Etats. Si nous avions avec nous un noyau de plusieurs Etats pour commencer, le projet de BNE prendrait tout son sens », a déclaré à l’AFP Agnès Saal, directrice générale de la Bibliothèque nationale de France. La BNF doit lancer prochainement un « test de numérisation de masse » pour mieux évaluer les conditions techniques, la rapidité et le coût de l’opération. Un coût annuel pour la participation française estimée actuellement par le président de la BNF, Jean-Noël Jeanneney, « entre 8 et 15 millions d’euros » pour numériser 150.000 à 200.000 ouvrages par an. Pour l’ensemble de l’Europe, 600.000 à 1 million de livres pourraient être numérisés chaque année. Dans un premier temps, l’accent devrait être mis sur la numérisation de textes fondateurs de la culture européenne, pour disposer, selon Mme Saal, d’« un socle de textes européens un peu fondamentaux », sans céder à l’obsession du nombre. Le champ serait ensuite élargi aux dictionnaires, ouvrages scientifiques, et jusqu’aux grands journaux. « Nous mettons l’accent sur l’aspect qualitatif, avec un nombre de textes important, mais aussi une navigation intelligente à l’intérieur des textes (…) Nous devons mémoriser beaucoup, mais en même temps, bien et intelligemment », a-t-elle souligné. Le financement public du projet reste primordial, mais les initiateurs souhaitent y adjoindre des partenariats privés.

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