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La Chine crée des parcs technologiques ‘Linux’

Non loin de la ville de Nanchang, à 800 km au sud de Shanghai, s’ouvre au bout d’une piste de latérite rouge un chantier étonnant, dans un paysage digne des plus authentiques estampes chinoises: montagne, chute d’eau, forêts au vert cru, baignées d’humidité, bordent un chapelet de lacs endormis dans la brume.

Il faut garder à l’esprit que l’on a franchi une grille, une guérite de sécurité, pour se confirmer que l’on a bien pénétré dans un immense parc. C’est là que les hauts responsables de la province, suivant un plan de développement très ambitieux décidé à Pekin, ont commencé à édifier, en pleine brousse quasi-tropicale, les premiers bâtiments d’un vaste complexe technologique dédié au software et… aux loisirs! Ce parc high-tech fait partie d’un programme d’une trentaine d’initiatives similaires dans toute la Chine. Celui-ci, que nous visitons très officiellement au sein d’une délégation française, a pour vocation d’attirer des développeurs et des acteurs du monde Linux. Car, comme nous l’ a expliqué sereinement, lors d’une réception officielle, le secrétaire adjoint du parti communiste de la province, qui compte 42 millions d’habitants, il s’agit de concurrencer, pacifiquement, la réussite de l’Inde, symbolisée par la ville du software off-shore: Bengalore. En effet, à une vingtaine de kilomètres de là, Nanchang, capitale de cette province de Jiangxi, s’enorgueillit de tracer d’immenses avenues au bord du fleuve Yangzte où la construction d’une nouvelle cité tertiaire de 4 à 5 millions d’habitants surgit de terre, alignant de fabuleuses perspectives comme Brasilia nagère au coeur du Brésil des années 60… L’incroyable réveil de la Chine s’étale là sous nos yeux comme une nouvelle Amérique. La vocation de ce parc technologique? Devenir une « base de l’Industrie Internationale du Logiciel« . Réhaussé par ce paysage idyllique, ce complexe concentrera des ressources R&D pour le logiciel, mais également des installations touristiques, dignes d’un parc d’attraction capable d’accueillir des hôtes de marque. L’objectif est de conforter un vaste programme national: la Chine doit devenir un pôle mondial dans le domaine du software d’ici à 2010. Trois arguments peuvent favoriser ce site de Nanchang: -un site protégé, très séduisant, vallonné et boisé ? situé à 12 km d’un aéroport international -une main d’?uvre et des surfaces de bureaux à un coût très modique -des accès télécoms à très hauts débits (fibre optique) -des autorités locales très motivées. Le développement de ce pôle « software  » a été confié à une société locale de développement de logiciels, Ahead Software, créée en 1995 et qui ferait partie des 10 principales sociétés de software en Chine. Une première phase est déjà sortie de terre, et couvrira une surface de 3 km2, une seconde offrira la même capacité, ce qui devrait permettre d’accueillir une centaine d’entreprises et établissements de formation. La partie résidentielle et récréative, distribuée autour des étendues d’eau, bénéficie d’une superficie identique. D’ici à 2012, l’investissement prévu a été chiffré à 2,5 milliards de yuans (250 millions d’euros). Une rude compétition entre ‘Software parks’

Plan de développement national ou non, la compétition s’annonce féroce entre toutes ces zones d’activité qui sont censées fleurir en 10 ans. Plus au nord, dans la région de Shanghai, d’autres projets plus ou moins mirifiques ont déjà vu le jour ou sont en réelle expansion: nous en avons eu un aperçu avec la zone franche (‘free trade zone’) de Waigaoquiao, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de l’ancien comptoir des concessions, près du delta du Yantze. IBM, HP, Intel, les japonais Mitsui et Alps – mais également le français Nexans (ex Alcatel Câble) y sont déjà présents. Outre les abattements fiscaux (TVA de 3%, peu ou pas d’impôts sur les premiers exercices), le prix du mètre carré n’excèderait pas 1500 yuans (150 euros/m2, par an!). Quelques conditions sont évidemment posées, comme la nécessité d’investir un minimum de 500.000 euros dans les 6 premiers mois d’installation. Depuis 2001, cette zone franche a ouvert son parc Software, dont le chiffre d’affaires atteindrait déjà 2 milliards de yuans (200 millions d’euros). La compétition est rude, semble-t-il car à quelques kilomètres de là, la zone d’activité de Pudong, elle aussi en forte expansion, a ouvert son « Software park », de même que celle de Caohejing Park avec son « hi-tech Software », toujours dans un périmètre de 50 km. Mais il est vrai que Shanghai s’urbanise à un rythme inimaginable.

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