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Le cloud face aux colères de la Terre

L’Indiana, l’Ohio et les deux états américains de Virginie ont affronté, vendredi dernier, un « derecho » (une ligne de tempêtes) quasi assimilée à une tornade qui a réalisé énormément de dégâts en s’abattant sur l’Est des Etats-Unis, privant jusqu’à 3,5 millions d’Américains d’électricité. Et faisant une victime parmi les dégâts collatéraux : le datacenter US-East-1 d’Amazon !

Entre le vent, les orages, la nette augmentation de la température et la chute d’arbres sur les lignes électriques, même les équipements spécifiques déployés dans le datacenter n’ont pas permis à Amazon d’éviter de subir les conséquences de la pression des éléments naturels. Les clients d’AWS (Amazon Web Services) ont nettement ressenti les effets du derecho sur la productivité du datacenter, en particulier ceux qui exécutent leurs services sur l’infrastructure cloud d’Amazon.

9 minute dans le vide…

Il aura fallu 9 minutes à Amazon pour rétablir l’énergie sur son datacenter… C’est ainsi qu’un nombre important d’instances dans la « single availability zone » de US-East-1 ont été perdues. Cependant, mieux lotie que les millions de victimes des ouragans, la connectivité à EC2 (Elastic Compute Cloud) a été restaurée en fin d’après midi vendredi. Concernant les instances, la moitié d’entre elles et le tiers des volumes qui leurs sont affectés étaient restaurés en fin de soirée.

La tempête a également touché les fonctions de ELB (Elastic Load Balancers) et EBS (Elastic Block Storage) d’Amazon WS, ainsi que CloudSearch et Relational Database Service. Il a fallu attendre samedi pour qu’elles soient de nouveau opérationnelles.

Les aléas de la Terre ne sont pas contractuels

Une tempête de cette ampleur fait obligatoirement des dégâts, les déboires d’Amazon ne sont pas une surprise en soi. En revanche, les datacenters sont conçus pour affronter ces difficultés et en particulier limiter les risques en disposant d’une certaine autonomie dans leur alimentation énergétique. La chute du datacenter d’Amazon vient démontrer que ces mesures de protection sont probablement insuffisantes, contrairement à ce qui est annoncé ! Par ailleurs, la contractualisation d’AWS est parfois si obscure que l’on peut penser que l’opérateur se protège contre ce type de désagrément… ce qui n’est pas le cas de ses clients qui doivent se plier aux circonstances.

A force de cumuler des incidents, nous pouvons nous interroger sur la fiabilité du cloud, même si la monstrueuse machine qui se cache derrière AWS affiche un taux de fonctionnement qui reste élevé. Présentés comme l’avenir des infrastructures pour les PME en particulier, les datacenters dans le cloud affichent quand même une fragilité qui est loin de correspondre au discours tenu par la majorité des opérateurs.

Vers un Cloud Computing à 2, 3, 4… vitesses

Si les grands clients des Amazon, Windows Azure et bientôt Google Compute, bénéficient d’un service avec un SLA (Service Level Agreement) qui garantit un niveau de service élevé, moyennant un engagement financier finalement conséquent, qu’en est-il pour les autres entreprises et organisations qui ne peuvent s’offrir qu’un unique jeu d’instances ? Sont-elles condamnées à planter leur informatique à chaque fois qu’une tempête vient contrarier l’alimentation électrique de leur fournisseur, pourtant équipé pour palier ces incidents ?

Les experts apportent une réponse à ces interrogations : il faut s’assurer de la redondance des infrastructures et des données, et pratiquer de la répartition de charges (load balancing) entre plusieurs fournisseurs de cloud. Mais c’est bien sûr ! Pourquoi n’y avons pas pensé plus tôt ? Tout simplement parce que ces services ont un coût, que tout un chacun ne peut s’offrir, et que les plus belles promesses du cloud resteront réservées à ses plus riches clients. Ce qui n’empêchera pas Amazon de planter parfois certains d’entre eux à chaque incident… Décidément !

Crédit photo – © Beboy – Fotolia.com

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