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Le gouvernement veut sauver les brevets d’Alcatel-Lucent

« L’attachement d’Alcatel-Lucent pour l’innovation est bien plus qu’un élément de notre stratégie : c’est le fondement de tout ce que nous faisons », déclarait Ben Verwaayen, directeur général d’Alcatel-Lucent, en commentaire du classement de l’équipementier au top 100 des sociétés les plus innovantes.

Un fondement qui pourrait partir en fumée suite à l’obtention d’une ligne de crédit de 1,6 milliard d’euros auprès de Goldman Sachs et du Crédit Suisse vendredi dernier.

Ce crédit permettra à Alcatel-Lucent de rééchelonner ses engagements sur les prochaines années. L’équipementier doit en effet rembourser 2 milliards d’euros sur trois ans et, avec une perte de 146 millions d’euros, les derniers résultats trimestriels ne lui permettent pas ce remboursement sur ses fonds propres.

Le gouvernement en émois

D’où le besoin d’un nouvel emprunt. Lequel est notamment gagé sur la propriété intellectuelle (PI) du groupe. Forte d’un catalogue de 45 000 brevets, dont 29 000 actifs, l’activité PI est estimée à 5 milliards d’euros. Alcatel-Lucent a d’ailleurs récemment ouvert une nouvelle unité commerciale chargée de gérer la propriété intellectuelle du groupe. En cas d’impossibilité de remboursement, le groupe se verrait alors obligé de céder ses brevets à Goldman Sachs et Crédit Suisse.

Un risque qui a mis en émois le gouvernement français, rapporte Les Echos. La perte par la France des acquis technologiques de l’équipementier semble insupportable tant à Bercy qu’à l’Elysée, Matignon et la Caisse des Dépôts.

Sous la houlette de Fleur Pellerin, le gouvernement a réussi à obtenir un délai d’un mois avant l’activation du nouveau prêt (et des engagements liés). Le périmètre des actifs engagés (les activités entreprise, câbles sous-marins et IP) serait également réduit.

Un mois sous haute tension

Toujours selon le quotidien économique, le gouvernement travaillerait donc à trouver un moyen d’éviter à Alcatel-Lucent de prendre le risque de perdre ses activités les plus rentables. Deux pistes seraient étudiées : la première vise à ce qu’Alcatel-Lucent poursuive la vente de ses actifs (alors qu’il a déjà vendu pour 3,5 milliards d’euros en 4 ans), entreprise et sous-marin en l’occurrence, mais qui aurait l’inconvénient de dépecer un peu plus l’entreprise.

L’autre solution viserait à créer un consortium de valorisation des brevets, qui pourrait accueillir des industriels américains. Ce qui présenterait l’avantage pour l’équipementier de rester copropriétaire des brevets, de continuer à en tirer des revenus et d’apporter une rentrée d’argent.

Un début d’année sous haute tension en perspective pour Alcatel-Lucent et le gouvernement avec une nouvelle affaire qui s’ajoute au millier de licenciements en France annoncés fin novembre.


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