Personne ne veut de la méga-fusion de 7,7 milliards de dollars d’Oracle sur PeopleSoft. Lancée en juin 2003, cette offre inamicale a été refusée à plusieurs reprises par PeopleSoft mais surtout par les autorités anti-trust américaines qui ont donc décidé d’engager des poursuites pour bloquer le projet.
Le procès s’ouvre ce lundi à San Francisco. Il devrait durer un mois environ, sous la houlette du juge de district, Vaughn Walker. Les autorités arguent qu’un tel rapprochement entraverait la libre concurrence et provoquerait une hausse des prix des progiciels de gestion, financière ou des ressources humaines, qui équipent les entreprises et les services de l’État. En effet, en cas de fusion, le secteur ne compterait plus que deux géants mondiaux avec d’un côté le nouvel Oracle et de l’autre, le numéro un mondial des progiciels, l’allemand SAP. Oracle, de son côté, appuiera son argument en rappelant la décision du département de la Justice d’octroyer en avril un contrat à American Management Systems, un petit éditeur de logiciels de gestion. Il insistera aussi sur le fait que ses rivaux et lui sont déjà exposés à une pression intense pour faire baisser les prix sur certains marchés en raison de la concurrence croissante des opérateurs de niche. Si par miracle, la justice donnait son feu vert à l’opération, les actionnaires de PeopleSoft devraient se prononcer une fois encore sur le projet d’Oracle. Projet qu’ils rejettent à une large majorité. Et si la justice bloque ce projet, il semble certain que cette OPA historique, l’une des plus importantes batailles du genre que le secteur technologique ait jamais connue, soit définitivement mise aux oubliettes au grand dam de Larry Ellison, patron d’Oracle.
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