Une trentaine de pays auraient d’ores et déjà officialisé l’utilisation de logiciels malveillants (malwares) par leurs services de police appelés à compléter leur arsenal de lutte contre la criminalité, rapporte VentureBeat. Les États-Unis et l’Allemagne se sont lancés il y a plusieurs années. D’autres pays leur ont emboîté le pas depuis, en Europe et en Asie, essentiellement.
Les malwares sont notamment utilisés lors d’enquêtes criminelles pour assurer le suivi à distance des téléphones mobiles et géolocaliser les suspects, mais aussi pour infecter directement leurs terminaux, a expliqué Mikko Hypponen, directeur de recherche chez F-Secure, lors de la conférence Black Hat USA qui a fermé ses portes le 7 août à Las Vegas. Pour l’expert en cybersécurité, l’équilibre entre libertés civiles et sécurité reste précaire. Un exemple : la Finlande, où Mikko Hypponen réside, a adopté une loi permettant à la police d’infecter les ordinateurs d’individus avec des malwares.
Une telle option nécessite un débat public, mais l’utilisation de malwares lors d’enquêtes est « logique », d’après Adam Kujawa, responsable de la ‘Malware Intelligence Team’ de l’éditeur Malwarebytes. « Beaucoup de choses passent par une connexion désormais, comme l’email. Disposer de logiciels espions et malveillants contrôlés peut servir l’application des lois », a-t-il assuré, tout en réaffirmant la nécessité pour les autorités de se doter de garde-fous qui limitent les abus de pouvoir. « Exigez la transparence », a insisté, de son côté, Mikko Hypponen.
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