Les systèmes décisionnels toujours plus adoptés en France

La multiplicité des solutions de Business Intelligence perd du terrain au profit d’une adoption élargie vers les PME-PMI des outils d’aide à la décision.

Bonne nouvelle, le décisionnel s’étend en France. Si l’on en croit le baromètre publié à l’occasion du Forum Decideo 2010 qui s’est tenu aujourd’hui, 8 décembre, à Paris-La Defense, 39 % des entreprises de plus de 100 personnes (dont 24 % pour celles de plus de 500 employés) utilisent aujourd’hui un système d’aide à la décision. Elles étaient 34 % en 2009 selon le même outil de mesure*. En revanche, il s’éloigne des petites structures. Les organisations où moins de 10 personnes exploitent le décisionnel tombe de 23 % à 17 %.

Néanmoins, le décisionnel se démocratise. Ainsi, si une large majorité des entreprises (72 % contre 87 % en 2009) appuie leurs choix stratégiques sur l’usage de plusieurs applications de business intelligence (BI), elles sont plus nombreuses que l’an passé à se contenter d’une seule offre. Cela « traduit l’intérêt nouveau venant de PME-PMI envers le décisionnel et qui ont découvert ces dernières années le potentiel de ces outils, commente Philippe Nieuwbourg, animateur de la communauté Decideo.com, dans le rapport. Ils débutent, comme il est conseillé de le faire, par une simple application, avant de l’étendre petit à petit à d’autres thèmes au sein de l’entreprise. »

Les PME-PMI, comme les grands comptes, se servent des outils d’aide à la décision dans les domaines de la finance/contrôle de gestion (73 %), des ventes (57 %) et des tableaux de bord/système transversaux multi-domaines (56 %) principalement. des usages identiques d’une année à l’autre avec une progression (à 32 %) du secteur de la gestion de production et R&D. A noter l’arrivée cette année des thématiques web analytique et développement durable respectivement mis en ouvre par 6 % et 5 % des entreprises sondées.

Le petaoctet de données est franchi

Plus d’utilisation génère inévitablement plus de trafic. Et 2010 confirme l’explosion des données avec l’apparition dans le baromètre de la tranche du pétaoctet, désormais franchi par 1 % des organisations. La majorité (41 %) des entrepôts de données dépassent le téraoctet (dont 20 % dépassent les 100 To). Une tendance qui devrait se confirmer en 2011 : 91 % des organisations voient inévitablement un accroissement du volume de données du décisionnel (dont 28 % très fortement).

Et si l’adhésion des utilisateurs (67 % des réponses) et l’implication de la direction générale (52 %) constituent les principaux facteurs de réussite d’un projet décisionnel, le retour rapide sur investissement comptent de plus en plus dans les choix applicatifs, tout comme l’ouverture aux autres applications de l’entreprise qui passe de 11  % à 18  %. Néanmoins, la qualité des données et l’analyse des besoins perdent du terrain même s’ils restent soutenus (58 % dans les deux cas en 2010 dans les entreprises alors qu’il est de 49 % et 76 % chez les fournisseurs). « Est-ce parce que les utilisateurs sont parvenus à contourner le problème ou parce qu’il leur semble insoluble? », interroge l’auteur de l’étude.

Les solutions modulaires ont la préférence des utilisateurs (47 % contre 38 % pour les offres intégrées par un seul fournisseur). Un taux encore plus élevé chez les prestataires (59 %) pour la bonne raison que ce type d’offre est générateur de prestations. Oracle confirme sa domination et stabilise sa position. Ses solutions (Oracle, Hyperion…) ont la préférence de 46 % des entreprises. En revanche, à 20 % de convaincus, Microsoft SQL Server perd 4 % par rapport à 2009. Au profit d’IBM? L’intégration des outils Cognos et l’acquisition de Netezza pourraient expliquer ce petit bond de 2 points qui amène IBM à 11 % de présence dans les entreprises. SAP/Sybase (7 %) et Teradata (5 %) ferment la marche avec les bases de données open source MySQL et PostgreSQL (5 %).

Un appel d’air appelé innovation

Quelles sont les conséquences des consolidations de ces dernières années sur les entreprises? Des augmentations tarifaires essentiellement. Pour 46 % des entreprises, ces mouvements stratégiques ont eu pour conséquence de pousser à la hausse le prix des licences. Et autant (45 %) offrent la même analyse sur les tarifs de maintenance. Au moins, la technologie s’améliore pour 80 % des répondants et, surtout, la mise en oeuvre se simplifie pour 49 % des sondés contre 45 % l’an passé. « Sans doute cela vient-il des solutions prêtes à l’emploi que l’on commence à trouver sur le marché pour répondre à des besoins simples », propose le rapport.

L’avenir de la BI passera par l’innovation pour 69 % des entreprises (dont 28 % y voient un véritable appel d’air pour décloisonner le secteur, une chance Ingres?) alors que 23 % des sondés y voient un marché aujourd’hui figé par les 5 grands éditeurs du secteur. Ce qui n’empêchera pas 41 % des entreprises à augmenter leurs investissements en décisionnel tandis que 42 % y consacreront des budgets stables. A noter cependant que 10 % prévoient une régression de leurs dépenses BI. « Après avoir beaucoup investi, les entreprises sont maintenant attentives à obtenir un retour sur leurs investissements précédents, avant de réinvestir », commente le baromètre.

La finance, la supervision et le CRM constitueront les principaux axes de développement des solutions décisionnelles en 2011.
La finance, la supervision et le CRM constitueront les principaux axes de développement des solutions décisionnelles en 2011.

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* L’étude est réalisée en ligne depuis Decideo.fr en octobre et novembre 2010 à partir de 511 réponses dont 70 % issues d’entreprises utilisatrices (dont 59 % ont plus de 1000 salariés) et 30 % de consultants, éditeurs, intégrateurs.