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Les vols d’Air France sur écoute de la NSA et du GCHQ

Les passagers d’Air France ont été la cible des écoutes de la NSA (National Security Agency) américaine et de son homologue britannique le GCHQ (Government Communications Headquarters) depuis plus de 10 ans. Un document datant de juillet 2005, exfiltré par le lanceur d’alerte Edward Snowden, fixe les grandes lignes du projet qui vise à éviter un nouveau 11 septembre. Avec Air Mexico, Air France était considéré comme une cible potentielle des terroristes.

Le mémo a été présenté à une vingtaine de destinataires clés, dont le commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord, l’état major de l’armée de l’air, la CIA, le département de la sécurité intérieure… Un document sur lequel Le Monde a mis la main en collaboration avec The Intercept, le journal en ligne créé par Glenn Greenwald, le journaliste américain à qui l’ancien consultant de la NSA avait confié les dossiers liés au cyberespionnage mondial (avec Laura Poitras).

Espionnage par satellite

La NSA a donc mis au point un système pour écouter les communications en vol passées depuis un smartphone. Le système de surveillance s’appuie sur des liaisons des satellites Inmarsat à partir d’une altitude de croisière de 10 000 pieds (3 000 mètres environ) et interceptées par des stations secrètes d’antennes au sol. L’écoute s’effectue en quasi temps réel avec un suivi toutes les deux minutes. Il suffit que le téléphone soit allumé pour être géolocalisé.

Les agences de sécurité peuvent même agir à distance sur un smartphone pour pousser son propriétaire à le redémarrer afin de capter les codes de déverrouillage de l’appareil. Le système est capable de surveiller les communications vocales, la VoIP et les data. SMS, email, Maps, Facebook, Twitter, Skype et même BitTorrent, aucun service de données n’échappent aux grandes oreilles de la NSA et GCHQ, rapportent nos confrères du quotidien du soir.

Une centaine de compagnie espionnées ?

Il faut savoir que Air France a démarré ses premiers tests d’utilisation d’un smartphone en vol à partir du 17 décembre 2007. Les usages du service n’ont cessé de se multiplier, notamment auprès des passagers des première classe et classe affaires dans les vols long courrier. Si les tests se sont enchaînés, la compagnie s’apprête aujourd’hui à basculer sur le Wifi à bord, à l’instar de nombre de ses concurrentes. Air France déclare au Monde ne disposer d’aucun éléments sur les pratiques du GCHQ.

La compagnie française n’est pas la seule à avoir été la cible de la surveillance en vol des agences de sécurité anglophones. Pas moins de 27 compagnies aériennes proposaient, en 2012, des services de communication depuis un smartphone en vol. Une centaine aujourd’hui. Combien sous écoute ? Ou plutôt, combien ne le sont pas ?


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