Assistants de codage : les forces vives sur ce marché en construction

Magic Quadrant assistants codage

Le premier Magic Quadrant des assistants de codage donne à voir un marché qui développe encore son ouverture et ses modèles économiques.

Le succès des assistants de codage, une question de marketing ?

Gartner donne en tout cas de l’importance à cet aspect dans le Magic Quadrant consacré à ce segment de marché. Le premier du genre, dans la lignée de celui, plus généraliste, dédié aux « services d’IA cloud pour les développeurs ».

Sur le volet technologique, cinq critères étaient obligatoires pour figurer au Quadrant :

– Saisie automatique de code à partir de langage naturel
– Insertion de code, en multiligne
– Assistant utilisable dans plusieurs écosystèmes
– Garantie de non-entraînement des modèles sur le code ou la documentation du client (hors fine-tuning explicitement autorisé)
– Interface de chat intégrée à l’environnement de développement

Gartner considère les éléments suivants comme « communs », sans les lister parmi ceux qu’il déclare « obligatoires » :

– Option de déploiement on-prem ou en cloud privé
– Tableaux d’analyse (taux d’adoption, d’acceptation des suggestions…)
– Support multilinge
– Saisie automatique en ligne de commande
– Multiples langages dont au moins Java, JavaScrit, Python et C#
– Adaptabilité aux codebases internes
– Filtrage des biais dans le code, le langage et les images
– Capacité à citer le code provenant de sources publiques

Sur le volet business, une seule obligation : compter moins 10 organisations clientes.

Douze fournisseurs, quatre « leaders »

Le positionnement au sein du Quadrant résulte de la combinaison d’évaluations sur deux axes. L’un prospectif (« vision »), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…). L’autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…).

La situation sur l’axe « exécution » :

Rang Fournisseur
1 GitHub
2 GitLab
3 Google Cloud
4 AWS
5 Alibaba Cloud
6 Codeium
7 IBM
8 Tabnine
9 Sourcegraph
10 Tencent Cloud
11 CodiumAI
12 Refact.ai

Sur l’axe « vision » :

Rang Fournisseur
1 GitHub
2 AWS
3 Google Cloud
4 GitLab
5 Sourcegraph
6 Alibaba Cloud
7 IBM
8 Codeium
9 Tabnine
10 Tencent Cloud
11 CodiumAI
12 Refact.ai

Quatre fournisseurs se positionnent dans le carré des « leaders » : AWS, GitHub, GitLab et Google Cloud.

AWS, exhaustif mais pas sur tout

Avec Amazon Q Developer, AWS fournit une couverture exhaustive du cycle de développement logiciel, affirme Gartner. Le cabinet américain apprécie des innovations tels les compilateurs neuronaux et les modèles à raisonnement automatisé. Il salue aussi l’efficacité de la stratégie destinée à donner de la visibilité à l’offre : placements YouTube, chaînes Twitch, collaboration avec des influenceurs, participation à des hackathons, etc.

Appréciation pas aussi positive sur la tarification. Le cas d’usage « transformation de code » peut entraîner des surcoûts. Il n’existe par ailleurs ni modèles à la consommation ni option avec sièges illimités. En outre, les remises sur engagement ne sont pas aussi transparentes que chez la concurrence.
Attention aussi au déploiement (possible uniquement chez AWS), à l’impossibilité d’apporter ses propres modèles et au support limité des IDE (Visual Studio, Visual Studio Code, JetBrains et des outils maison).

GitHub : une ouverture à travailler

Chez GitHub, Gartner apprécie la diversité des canaux de feedback et le lancement de la marketplace GitHub Copilot Extensions. Même chose pour la taille de la communauté, le taux de rétention client… et le fait d’être une filiale de Microsoft. Autre bon point : la stratégie sectorielle.

Gartner regrette, en revanche, l’absence d’un modèle de tarification à l’usage, du support de multiples fournisseurs de LLM et d’options de déploiement au-delà du SaaS. GitHub est par ailleurs en retard sur la concurrence pour ce qui est de proposer des solutions conjointes avec ses partenaires. Son offre est, en outre, disponible uniquement via Microsoft.

GitLab : de la visibilité, mais des manques

GitLab a pour lui un gros effectif dédié au développement et au support de son produit (GitLab Duo). Ses différents niveaux d’offre sont à parité de performance. La tarification est transparente et flexible, sans minimum de sièges pour les add-on et avec un essai gratuit complet de 60 jours. Bon point également pour la stratégie marketing dans son ensemble.

Le niveau de réponse au feedback client reste inférieur à celui des concurrents, note Gartner. Qui souligne aussi l’absence d’une marketplace et une participation moindre à des projets open source par rapport aux autres acteurs du marché. On attendra, en outre, pour l’autohébergement des modèles. Attention aussi à la prise en charge linguistique pour la doc comme pour l’UI. Et aux capacités limitées de personnalisation hors de la plate-forme GitLab.

Google Cloud fait dans la diversité… sur certains points

Google Cloud est crédité de bons points pour la diversité de ses canaux de feedback et pour son volume d’intégrations tierces / open source. Il l’est aussi pour sa capacité à mettre en avant ses différenciateurs (fenêtres de contexte, protection juridique…). Son offre, à l’image de celle d’AWS, présente une certaine exhaustivité dans la couverture du cycle de développement logiciel.

La tarification est fixe (au mois, par utilisateur) : pas de modèle à l’usage… et pas de niveau gratuit. La prise en charge IDE est limitée (Visual Studio Code, JetBrains et outils Google) et Gemini Code Assist supporte officiellement moins de langages de programmation que chez les concurrents. Il manque aussi le bring-your-own-model. Et les remises tarifaires restent complexes à appréhender.

Illustration générée par IA