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Big data : des fournisseurs de stockage… et de complexité ?

« Complexe », un mot qui revient si souvent au Magic Quadrant du stockage objet et du NAS scale-out… Et les « leaders » de ces marchés n’y échappent pas.

L’an dernier, Gartner avait notamment qualifié comme telle la prise en main des produits de Scality, du déploiement à la gestion. Cette année, il fait de même pour :

– L’exploitation de PowerScale chez Dell
– Le portefeuille d’IBM et la configuration avancée de son offre Storage Scale
– La sélection entre les lignes de produits RING et ARTESCA chez Scality

D’une année à l’autre, on constate un net « décalage vers la gauche » des positions dans le Quadrant. En d’autres termes, un recul sur l’axe censé refléter la « vision » des offreurs (stratégies sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…).

La situation sur cet axe :

Fournisseur
1 Qumulo
2 Dell Technologies
3 Pure Storage
4 Nutanix
5 WEKA
6 IBM
7 Scality
8 VAST Data
9 Huawei
10 NetApp
11 Hitachi Vantara
12 Cloudian
13 Quantum
14 IEIT Systems
15 DDN
16 DataCore

L’axe « exécution » reflète la capacité à répondre effectivement à la demande (expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…). Les fournisseurs s’y positionnent comme suit :

Fournisseur
1 Dell Technologies
2 Huawei
3 Pure Storage
4 Hitachi Vantara
5 IBM
6 Qumulo
7 VAST Data
8 Scality
9 NetApp
10 Cloudian
11 Nutanix
12 IEIT Systems
13 DDN
14 WEKA
15 Quantum
16 DataCore

Cohesity hors classement

Dans le carré des « leaders », pas d’entrants ni de sortants. On en reste à cinq fournisseurs : Dell, Pure, Qumulo, IBM et Scality. La position des trois premiers n’évolue guère. Scality recule en « vision » ; IBM en « exécution ».

Les mouvements sont plus significatifs dans les autres zones du Quadrant. Chez les « challengers » (meilleurs en exécution qu’en vision), Huawei et Cloudian progressent sur les deux axes. NetApp les rejoint ; le fournisseur américain était, l’an dernier, dans le carré des « visionnaires » (meilleurs en vision qu’en exécution). Ce dernier ne compte plus que deux membres : exit Red Hat (dont IBM a absorbé l’offre Ceph), Quantum (rétrogradé en « acteur de niche ») et Cohesity… sorti du Quadrant à défaut de remplir les critères d’inclusion.

Gartner ne précise pas sur quel(s) critère(s) cela a coincé pour Cohesity. Par rapport à l’an dernier, les exigences sur le volet fonctionnel n’ont globalement pas évolué. En tout cas pour ce qui est des capacités jugées standards. La liste des « optionnelles » s’est quant à elle élargie pour inclure, entre autres, STaaS, services de data management et prise en charge d’un namespace global. Cela s’ajoute à la cyberrésilience, au pilotage par IA, à l’unification des services fichier et objet ou encore aux jonctions avec le cloud public.

Sur le volet business, Gartner a relevé les seuils d’admission. En 2022, ils étaient à 15 M$ de CA sur ces marchés et à au moins 100 clients en prod avec des déploiements de plus de 500 Po brut. Cette année, on est passé à 25 M$ de CA (ou 15 M$ et 30 % de croissance) et à au moins 150 clients.

Dell salué pour APEX, moins pour PowerScale

Gartner attribue à Dell les mêmes bons points qu’en 2022 : exhaustivité du portefeuille, qualité de l’offre APEX Data Storage Services et niveau d’intégration verticale avec les serveurs x86 du groupe.

L’absence d’une offre fichier sur AWS ou Azure avait valu à Dell un point de vigilance l’an dernier. Un manque corrigé depuis. Cette fois, Gartner pointe, au-delà de la complexité de PowerScale et l’incapacité de cette même offre à remplacer une solution de stockage objet pour des usages avancés comme la géodispersion.

Ceph, un atout de plus pour IBM

Les bons points se suivent et se ressemblent aussi pour IBM. En tout cas pour ce qui est des performances et de la capacité de montée en charge de Storage Scale. Cette année, Gartner y ajoute Ceph, susceptible d’attirer une nouvelle clientèle à la recherche d’une plate-forme unifiée fichier/bloc/objet.

L’absence d’une offre as a service sur d’autres clouds que celui d’IBM reste un point de vigilance. Elle complète l’aspect complexité sus-évoqué. Il n’est, en revanche, plus question de l’expérience client « sous la moyenne » constatée l’an dernier pour Spectrum Scale et Cloud Object Storage.

Pure Storage toujours déconnecté du cloud public

L’expérience client vaut, au contraire, un bon point à Pure Storage – autant pour le déploiement que le support. C’était déjà le cas l’an dernier. Gartner salue aussi une technologie flash « viable et économique », ainsi que des offres managées « plus avancées » que chez la concurrence.

En 2022, la question des coûts avait valu un avertissement à Pure Storage, avec un accent sur le support. Cette fois, c’est sur le stockage objet, « pas idéal pour des use cases à budget contraint ». Gartner souligne aussi les options limitées d’upgrade (pas de processus « non disruptif » pour migrer vers FlashBlade//S et FlashBlade//E). Et, comme en 2022, l’absence d’intégrations avec le cloud public.

Des fonctionnalités-clés absentes chez Qumulo

Qumulo se distingue, a contrario, positivement sur l’aspect cloud. Plus particulièrement pour son niveau d’intégration sur Azure. La facilité d’usage, la fiabilité des mises à jour et la réponse du support lui valent aussi des bons points. Comme la « protection adaptative » permettant de modifier le code d’effacement à mesure qu’on agrandit les clusters.

La présence commerciale terrain limitée fait à nouveau l’objet d’un point de vigilance. S’y ajoutent, cette année, l’absence de fonctionnalités objet avancées (pas de magasin clé-valeur, par exemple)… et tout simplement de capacités-clés (déduplication, compression en ligne).

Scality : de la flexibilité, mais des dépendances

Scality a pour lui son historique sur ces marchés (il fournit une solution unifiée fichier/objet depuis 2013. Il a également la fiabilité (symbolisée par l’engagement à « 14 9 » sur la durabilité des données) et la flexibilité de son logiciel, compatible avec de nombreux matériels sur étagère.

Outre la difficulté de choix entre RING et ARTESCA, Gartner pointe la dépendance à des fournisseurs externes (mais la met sur le même plan que pour les autres fournisseurs de produits définis par logiciel). Il souligne aussi – comme l’an dernier – l’inadaptation de l’offre pour les workloads intensifs en mode fichier.

Illustration © Jirsak – Shutterstock

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