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Maintenance tierce sur Solaris : Oracle gagne une bataille

La maintenance indépendante de l’éditeur reste toujours un numéro d’équilibriste, comme le montre une fois de plus le cas de Terix, société spécialisée dans le support autour de l’OS Solaris. Cette entreprise américaine vient d’être condamnée par un tribunal de district des Etats-Unis à verser 58 millions de dollars à Oracle. Le second éditeur mondial avait déposé plainte en 2013, accusant Terix, et une autre société appelée Maintech, de s’approprier illégalement et de distribuer du code source lui appartenant. Deux autres sociétés affiliées à Terix, Sevanna Financial et West Coast Computer Exchange, étaient également poursuivies par Oracle. L’objectif numéro un de la firme de Larry Ellison : faire cesser l’utilisation de ses patch officiels par ces sociétés, des rustines que ces spécialistes de la maintenance exploiteraient directement pour proposer leurs services.

En 2014, Terix ripostait, accusant Oracle de compétition déloyale et de violation des lois antitrust américaines. Dans une plainte, le spécialiste du support affirmait qu’Oracle menait « une politique délibérée visant à éliminer la concurrence sur le marché de la maintenance et du support de matériels fonctionnant sous le système d’exploitation Solaris ». En mars 2015, Terix accusait encore Oracle d’avoir détruit des preuves dans l’affaire opposant les deux sociétés, en l’occurrence les documents associés (licences, droits d’accès aux patch…) au système de support de Sun, constructeur racheté par Oracle en 2010 et concepteur de Solaris.

Amende salée et audit annuel par Oracle

La décision des tribunaux américains est toutefois à sens unique. Le mois dernier, Maintech était condamné à verser 14 millions à Oracle. Le cas Terix vient donc confirmer l’orientation de la justice américaine. D’autant que cette société est aussi condamnée à ne plus fournir de mises à jour, de correctifs ou autres supports émanant d’Oracle à ses clients tant que ces informations ou données ne sont pas publiquement disponibles. Sur les 5 prochaines années, Terix devra encore se soumettre à un audit annuel d’Oracle sur ses activités autour de Solaris. Dans un communiqué, l’avocat du second éditeur mondial, Dorian Daley, explique que ce jugement conforte « ce qu’Oracle explique à ses clients depuis des années : les sociétés de maintenance tierce n’ont aucun droit d’accès aux patch Solaris ».

Oracle est également engagé dans une bataille juridique avec un spécialiste de la maintenance applicative, Rimini Street. Cette guérilla s’explique par les marges confortables que dégagent les activités de maintenance. Les sociétés spécialisées sur ce créneau (Origina, Rimini Street, Spinnaker…) promettent fréquemment des économies de l’ordre de 50 % par rapport à la somme déboursée annuellement auprès de l’éditeur.

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Crédit photo : Dmitry Kalinovsky / Shutterstock

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