Mandriva, OpenIndiania, UCS, Zential : focus sur les OS européens
« Il n'existe pas de systèmes d'exploitation sérieux en Europe ». Telle est l'excuse que nous entendons trop souvent lorsqu'il est demandé à certains grands comptes de basculer vers des solutions 'souveraines'.
Un tour sur DistroWatch montre toutefois que cette affirmation est on ne peut plus fausse. Le premier OS cité est Linux Mint, une offre certes basée sur Ubuntu, mais d'origine irlandaise. En 4e position, nous trouvons Mageia, un OS communautaire d'origine française, lui-même basé sur un autre système français, Mandriva Linux. En 6e position se place openSUSE, un OS lié à SUSE Linux Enterprise, développé par une société américaine, mais avec de profondes racines en Allemagne, son pays d'origine.
Mandriva en France
Voilà pour les offres communautaires. Certaines sociétés s'activent également pour proposer des systèmes de type Unix aux entreprises. En France, nous pensons immédiatement à Mandriva. L'éditeur ne développe plus aujourd'hui d'OS, préférant se focaliser sur des solutions logicielles qui sont livrées seules, ou en package avec des OS tiers (et pourquoi pas avec OpenMandriva).
Premier exemple de cette nouvelle stratégie, « Mandriva livre un OS serveur compatible Active Directory et Exchange ». Autre exemple, « Mandriva change les NAS QNAP en gestionnaires de parc informatique ». Dernier partenariat en date, « Mandriva apporte son savoir-faire à l'Allemand Univention ».
Des offres Linux en Allemagne et en Espagne
En Allemagne, le cas SUSE est épineux : l'OS est d'origine allemande, mais la société SUSE est de droit américain (c'est une filiale du groupe Attachmate). Reste que la plupart des développements sont faits sur le sol allemand.
Ceux qui veulent une offre plus 'locale' se pencheront sur Univention Corporate Server, un système d'exploitation dérivé de Debian GNU/Linux, mais entièrement placé sous le contrôle d'une entité allemande.
Autre offre Linux européenne, la plate-forme serveur Zentyal, d'origine espagnole. Là encore, les couches basses du système sont tirées d'une autre offre, ici Ubuntu.
OpenIndiana au Royaume-Uni
Suite au rachat de Sun Microsystems par Oracle en 2008 (voir l'article « Oracle met la main sur Sun ! »), Oracle a rapidement mis fin au projet OpenSolaris, la mouture open source du système d'exploitation Unix Solaris. La communauté a pris le relais, avec la mise en place de divers projets, qui ont permis le développement de plusieurs OS compatibles avec Solaris.
Deux ont été créés en Europe : OpenIndiana, au Royaume-Uni, et SchilliX en Allemagne. SchilliX est aujourd'hui un projet abandonné. OpenIndiana poursuit toutefois sa route, avec des fonctionnalités dédiées aux serveurs Unix critiques ou semi-critiques, qui en font une offre bien adaptée aux besoins des professionnels. Il est à noter toutefois qu'aucune société ne propose aujourd'hui de support officiel pour OpenIndiana.
Minix, le petit OS du nord
Minix est sans aucun doute l'un des plus célèbres systèmes d'exploitation, car, sans lui, Linus Torvalds n'aurait peut-être jamais développé le noyau Linux. Et pourtant peu ont adopté cette offre développée par Andrew Tanenbaum aux Pays-Bas.
Dorénavant accessible sous une licence de type BSD, Minix est un système Unix certes moins sophistiqué que les offres basées sur un noyau Linux, mais qui offre une compacité et une solidité très appréciables. Créé originellement à des fins pédagogiques, Minix se tourne maintenant vers les marchés de l'électronique embarquée et de la haute disponibilité.
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