Après le feu vert sous conditions de la Commission européenne, Microsoft a officiellement finalisé l’acquisition de Linkedin. Pour mémoire, la firme de Redmond avait étonné tout le monde en proposant en juin dernier de racheter le réseau social pour la modique somme de 26,4 milliards de dollars. On a su par la suite que Salesforce était sur les rangs pour s’emparer de Linkedin. A cette époque, Satya Nadella, CEO de Microsoft avait dressé plusieurs scénarios d’intégration de Linkedin, comme par exemple les synergies possibles avec les outils de productivité et de collaboration comme Office 365 et Dynamics, ou aller vers le « social selling » à travers le graphe social de Linkedin.
On en sait maintenant un peu plus sur les orientations de cette intégration. Satya Nadella a présenté une « to do list » aux équipes des deux sociétés pour les mois à venir. Parmi les choses à faire « dans l’immédiat », on retrouve :
– fournir le réseau et l’identité Linkedin dans Outlook et la suite Office;
– pousser les notifications Linkedin dans Windows Action Center;
– donner la capacité aux membres du réseau social de rédiger son CV dans Word pour mettre à jour son profil, chercher et postuler à des annonces d’emplois sur Linkedin;
– étendre les contenus sponsorisés au sein des services Microsoft;
– assurer l’intégration de Linkedin Lookup (l’annuaire d’entreprise du réseau social) avec Active Directory et Office 365;
– rendre disponible l’offre Linkedin Learning (ex Lynda, spécialisé dans la formation) à l’écosystème Office 365 et Windows;
– développer une activité commerciale autour de l’écosystème du contenu et MSN.com;
– redéfinir le « social selling » en combinant Sales Navigator et Dynamics 365.
L’ensemble de ces premières intégrations suivent les premières orientations fixées par Satya Nadella lors de l’annonce du rachat. Cette liste tient compte des conditions de la Commission européenne. Cette dernière a fixé des limites dans 3 domaines et pendant une durée de 5 ans : la possibilité pour les fabricants et distributeurs de PC de ne pas installer LinkedIn sous Windows ; la possibilité pour les autres réseaux sociaux professionnels de maintenir les niveaux actuels d’interopérabilité avec la gamme Office ; et, enfin, l’accès des prestataires de réseaux sociaux professionnels à Microsoft Graph, l’API permettant d’accéder aux données du Cloud de Redmond.
Gageons que l’exécutif bruxellois sera vigilant sur le respect de ces conditions. Il pourra surement compter sur l’attention de la concurrence et en particulier de Salesforce qui voit dans cette opération un risque pour la concurrence. La société de Marc Benioff s’inquiète d’une intégration trop poussée entre Linkedin et Dynamics 365, l’offre combinant ERP et CRM en mode Cloud de Microsoft.
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