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Midem: les mobiles au secours de la musique

L’Industrie du disque est à la recherche de son Chevalier blanc. Pénalisé par la chute mondiale des ventes de CD (-10% en 2004), mise sur le dos du P2P sur Internet, le secteur mise désormais sur des leviers de croissance alternatifs. Il y a les plate-formes légales de téléchargement, encore marginales, mais surtout le marché de la téléphonie mobile qui s’ouvre de plus en plus aux contenus musicaux.

Alors que le 39e Midem (salon professionnel de l’Industrie musicale) ouvre ce lundi ses portes à Cannes, le secteur renouvelle une fois de plus ses appels du pied en direction des géants de la mobilité pour générer de substantiels revenus. Le thème n’est pas nouveau. L’année dernière déjà, les Majors du disque se félicitaient de l’essor du marché des sonneries pour mobiles, un marché en pleine expansion. Aujourd’hui, ce marché supplante la vente de « singles » dans certains pays en valeur. Au total, la musique sur mobile a représenté à 2003 un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, un montant qui ne demande qu’à progresser. Mais aujourd’hui, il est temps de passer à la vitesse supérieure, notamment grâce à l’arrivée en Europe de la 3G (UMTS) qui permet aux mobiles de télécharger et d’exécuter des fichiers riches comme des morceaux musicaux de bonne qualité ou des clips vidéo. Ainsi, selon l’IFPI (Fédération internationale de l’industrie phonographique), « la musique sur les portables va devenir une source majeure de revenus pour les maisons de disques ». Le cabinet Forrester cité par l’opérateur SFR estime même que la téléphonie mobile pourrait représenter le quart du marché de la musique en France en 2007 (600 millions d’euros sur 2,4 milliards). En France justement, SFR qui a lancé sa 3G grand public en novembre propose ‘SFR Music’ qui permet de télécharger des morceaux musicaux parmi un catalogue de 50.000 titres. Néanmoins, un seul mobile, le Nokia 6630 permet de stocker des morceaux vendu tout de même… 1,9 euro l’unité, deux fois plus qu’un titre acheté sur Internet. La filiale de Vivendi, très intéressé par la musique (la première Major mondiale Universal appartient aussi à Vivendi), a également lancé un service de ‘Ring Back Tone’. Il permet de transformer la bête tonalité d’attente entendue par un correspondant qui cherche à vous joindre par une mélodie, un extrait musical, une blague… ‘Tona’ est facturé 1 euro par mois auquel il faut ajouter 2 euros par tonalité achetée. Une véritable manne pour l’opérateur… Ce service est aussi proposé par Bouyges Telecom sous le nom ‘Welcome Sound’. Chez BouyguesTel, on propose également le forfait ‘Universal Music’^(100.000 abonnés) qui permet d’écouter gratuitement des extraits (1’30) des dernières nouveautés de la Major. Il suffit d’appeler un numéro court et de donner son style musical préféré. Ce n’est pas non plus Hollywood… A terme, il sera évidemment possible de télécharger des morceaux entiers. Ce sera alors une fonction payante qui devrait rencontrer un énorme succès selon Pascal Nègre, patron d’Universal Music. Un moyen de détourner les jeunes du ‘peer-to-peer’ sur Internet… L’objectif est donc de transformer le mobile en baladeur. Mais il faudra encore attendre l’arrivée de combinés dotés de disques durs (en 2006). Ainsi, un modèle de Motorola permettra de télécharger, de stoker et d’écouter des titres achetés sur le service de téléchargement d’Apple, iTunes. Ericsson de son côté annonce ‘M-Use’ un service de musique conçu en partenariat avec l’Industrie. Il permettra d’accéder à des sonneries, des vidéo-clips et des morceaux téléchargeables. Pour autant, comme dans tout marché émergent, des points restent à éclaircir, concernant notamment les relations entre opérateurs et professionnels de la musique (répartition des revenus, réactualisation des contrats pour prendre en compte la multiplicité des ayants droit…) ou la protection des fichiers (DRM) pour éviter un piratage semblable à celui que connaît internet. Il faudra également que la 3G décolle en Europe, ce qui n’est pas encore gagné.

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