En novembre dernier, la municipalité de Munich étudiait l’opportunité de migrer 20 000 postes existants vers Windows 10 et Office. Un revirement pour la ville qui s’était faite le symbole de l’abandon de l’environnement de Microsoft pour des solutions Open Source. Un choix décidé en 2006 et il aura fallu 9 ans pour migrer près de 15 000 postes vers des alternatives aux solutions Microsoft, dont l’OS LiMux (distribution Linux basée sur Ubuntu) et la suite bureautique LibreOffice.
Après avoir émis l’hypothèse d’un retour à des logiciels propriétaires, la mairie allemande a fait un pas supplémentaire dans cette direction. En effet, le comité des administratifs et des personnels de la mairie ont rendu leur recommandation sur la réorganisation de l’IT. Il prône le démarrage immédiat de la création d’une architecture client unifiée basée sur Windows, déployable d’ici 2020 au plus tard. Pour motiver son choix, le comité a indiqué que l’usage de « produits standards » est nécessaire pour la compatibilité avec d’autre solutions comme SAP par exemple.
Cette recommandation est sans surprise, car elle suit les conclusions d’une étude commandée par la mairie en 2016 par Accenture. La société de consulting avait alors préconisé que le personnel devait avoir le choix d’utiliser Windows et Office sur leur poste. Dans son avis, le comité précise que si le choix de retourner sous Windows et Office est définitivement validé, dans l’intervalle de migration, le personnel municipal devra pouvoir exécuter Windows ou LiMux à leur convenance.
Cette orientation ne satisfait pas la Free Software Foundation Europe. Mathias Kirschner, son président, a expliqué à nos confrères de ZDnet que « le maire est depuis le début contre le logiciel libre ». Et d’ajouter : « Quand il a été élu, il était fier d’avoir réussi à ce que Microsoft déménage son siège à Munich et il a fait réaliser une étude par Accenture, un partenaire de Microsoft. »
Il restera aussi à établir le coût d’une telle migration. En 2014, Dieter Reiter le maire de Munich avait estimé une bascule vers Windows à 3,15 millions d’euros. Mais cette évaluation se comprenait avec l’achat de nouveaux PC sous Windows 7. Il faudra attendre encore pour avoir un chiffrage sur une migration vers Windows 10. Dans tous les cas, les investissements dans Linux et en particulier sur LiMux risque d’être coupés.
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