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MWC 2015 : Nokia Networks déporte le réseau cellulaire dans le Cloud

Après la voix sur LTE (VoLTE) commercialisé en 2014 et l’Evolved Packet Core (EPC), dédié à la gestion du cœur de réseau attendu cette année, Nokia Networks poursuit le basculement de ses solutions opérateurs dans le Cloud. Et s’attaque cette fois au fronthaul, la périphérie du réseau constituée des éléments cellulaires (les antennes et stations de base qui assurent les traitements du signal). A l’occasion du Mobile World Congress (MWC 2015) de Barcelone début mars, l’équipementier finlandais présentera sa nouvelle solution Telco Cloud : Nokia Radio Cloud.

« Il ne s’agit pas d’un produit mais d’une nouvelle architecture, nous précise Yann Begassat, directeur technologie de Nokia Networks France. C’est la mise en Cloud du traitement du signal ». Ce ‘Cloud vRAN’ vise à centraliser la puissance de calcul sur un nombre réduit de sites et non plus sur chaque station de base comme aujourd’hui. A titre d’illustration, un opérateur pourrait concentrer ses calculs de traitements sur une centaine ou 200 sites contre 15 à 20 000 aujourd’hui (un par station de base). Les liens pour assurer le transport des données (backhaul) pouvant être constitués de liaisons optiques ou Ethernet.

20% des équipements utilisés seulement

Séparer la couverture de la capacité en centralisant la puissance de calcul permettrait ainsi d’optimiser les ressources des infrastructures afin de répartir dynamiquement la charge du réseau là où elle est nécessaire. « Seuls 20% de la capacité des équipements d’un réseau sont utilisés à un instant T aujourd’hui », rappelle Yann Begassat. Les 80% restant qui « dorment » la plupart du temps pourraient ainsi servir à d’autres usages. D’autant que l’architecture s’appuie sur du matériel banalisé (serveurs x86) et tire partie de la virtualisation des fonctions du réseau (NFV), pérennisant ainsi les investissements des opérateurs.

Tel qu’elle est proposée aujourd’hui, l’architecture Radio Cloud s’appuie sur trois couches : la partie couverture (les antennes) pour la première; les stations de base qui se concentrent en « petits Cloud RAN » pour opérer des zones géographiques restreintes pour la deuxième; et, en bout de chaine, un datacenter dédié au traitement final. Si elle permettra de réutiliser l’existant dans un premier temps, « la couche 2 est amenée à disparaître à termes », souligne le responsable technique. A quels termes ? « A l’occasion d’opérations de modernisations du réseau. » La couche mini Cloud intermédiaire s’inscrit ainsi dans une migration incrémentale progressive vers une gestion entièrement centralisée depuis un datacenter. Une évolution de long terme qui dessine notamment l’architecture de la 5G à l’horizon 2020. Les premiers déploiements de cette nouvelle architecture ne sont pas attendus avant 5 ans.


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crédit photo © Duncan Andison – shutterstock

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