Pour gérer vos consentements :
Categories: Sécurité

NKM pousse le certificat électronique unique pour gérer les identités numériques multiples

« Il est parfaitement possible de naviguer sur Internet de manière anonyme ou avec des pseudonymes […] » Il est toujours amusant de lire ce types de propos dans une communication émanant d’un secrétariat rattaché aux services du Premier ministre quand on connaît l’ardeur que le gouvernement à mis à faire voter des lois, Hadopi et DADVSI notamment, visant à surveiller l’internaute pour mieux luter contre le téléchargement illégal en France. D’autant que l’objet de la communication du jour émanant du secrétariat à l’économie numérique porte sur la gestion des identités et, surtout, de leur intégrité. Donc, sur une solution qui vise à identifier et authentifier clairement son utilisateur.

Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) a annoncé, aujourd’hui, le coup d’envoi du label IdéNum encore qualifié d’« identité numérique multi-services ». Ce label visera à simplifier la gestion des identifiants propres aux multiples services en ligne pour les particuliers comme pour les entreprises. Schématiquement, ce label permettra aux utilisateurs d’accéder à toute une palette de services en ligne depuis un même certificat numérique supprimant ainsi la gestion des multiples mots de passe et besoins de certification à répétition et autres solutions d’identification (code envoyé par SMS, OTP, CD sécurisé, générateur de mot de passe, etc.).

Le certificat d’identification pourra notamment être stocké sur une clé USB, chiffrée, ou sur une carte SIM associée au téléphone mobile (lui-même alors relié à l’ordinateur qui assure la transaction de l’opération) afin de pouvoir être transportable et utilisé à chaque occasion quel que soit le lieu d’accès au service qui le réclamera. Une simplicité de mise en œuvre que propose déjà notamment le prestataire Keynectis avec K.Access et Mediscs. Keynectis est d’ailleurs partenaire du futur label.

Mais là où Keynectis vise les marché des services privés en lignes (site marchands, services bancaires, etc.), le gouvernement veut élargir ce marché à l’ensemble des besoins, y compris aux administrations électroniques. A commencer par Mon.service-public, portail qui permet de gérer ses démarches administratives multiples à partir d’un seul identifiant (login/mot de passe).

« Le label IDéNum favorisera le développement des usages d’Internet. Il permettra d’accéder à de nouveaux services comme la souscription de contrats en ligne ou la demande d’allocations familiales ou sociales, souligne la secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’Economie numérique. IDéNum présente trois garanties essentielles pour l’internaute, poursuit NKM : la liberté d’usage et de choix du fournisseur, la simplicité d’utilisation et la confiance que procure un système hautement sécurisé. »

Démarches administratives, consultation de compte bancaire, opérations de virement, achats en ligne, signature électronique, etc., seront donc simplifiés grâce au certificat IdéNum, selon les objectifs du projet. Lequel reste à finaliser. Pour cela, le gouvernement s’est attaché la participation d’une vingtaine de partenaires dont la Fédération bancaire française (FBF), la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), la Poste, SFR, et la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Les premiers textes réglementaires doivent être publiés à la mi-2010 et un premier prototype de certificat électronique est annoncé pour avant la fin de l’année. Nombre de questions restent effectivement à régler comme les conditions d’obtention du label pour les organismes émetteurs, le mode d’identification et authentification des utilisateurs, le financement des certificats et leurs tarifs (qui seront visiblement laissés au bon vouloir des prestataires), etc., et, surtout, les services qui adopteront cette solution de certificat unique.

Ce qui permettra à la France de rattraper son retard sur ce point avec ses voisins européens. La Finlande, l’Autrice, la Norvège, l’Estonie, la Suède, l’Italie, la Turquie et la Slovénie proposent déjà à leurs concitoyens des certificats numériques sur supports amovibles. Il restera cependant à vérifier que les Français adopteront en masse cette solution de certification unique, totalement indépendante des documents d’identité telle que la Carte nationale d’identité, qu’elle soit électronique ou non…

(Article mis à jour le 2 février 2010.)

Recent Posts

Pour son premier LLM codeur ouvert, Mistral AI choisit une architecture alternative

Pour développer une version 7B de son modèle Codestral, Mistral AI n'a pas utilisé de…

11 heures ago

Microsoft x Inflection AI : l’autorité de la concurrence britannique lance son enquête

L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique ouvre une enquête sur les conditions…

14 heures ago

Thomas Gourand, nouveau Directeur Général de Snowflake en France

Thomas Gourand est nommé Directeur Général pour la France. Il est chargé du développement de…

16 heures ago

Accord Microsoft-CISPE : comment Google a tenté la dissuasion

Pour dissuader le CISPE d'un accord avec Microsoft, Google aurait mis près de 500 M€…

16 heures ago

Vers des mises à jour cumulatives intermédiaires pour Windows

Pour réduire la taille des mises à jour de Windows, Microsoft va mettre en place…

16 heures ago

RH, finances, stratégie… Les complexités de la Dinum

De l'organisation administrative à la construction budgétaire, la Cour des comptes pointe le fonctionnement complexe…

1 jour ago