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Nortel mise sur Edge Evolution, un pari risqué ?

Nortel refait parler de lui. Mais pour une fois, ce ne sont pas les pertes de l’équipementier et ses problèmes comptables qui font la ‘une’ mais bien sa stratégie, un volet qui avait disparu depuis de longs mois de la communication du groupe canadien.

Il faut dire que Nortel va mieux. Le groupe renoue après de nombreux trimestres avec la rentabilité et fait état pour le troisième trimestre d’un bénéfice de 27 millions de dollars, soit cinq cents par action, à comparer à une perte de 63 millions (14 cents/action) sur la même période l’an dernier. Cette récente remise à flot a poussé l’entreprise à parler à nouveau produits et marché.

Le groupe a drastiquement réduit son périmètre, suite à ses problèmes financiers, il s’est également repositionné ses activités dans les pays à bas coûts. « Pour être généraliste, il faut être très puissant », concède Michel Clément, patron de Nortel France, Europe du Sud & Afrique. « Nous avons donc choisi de nous focaliser sur nos domaines de compétences ». Ce qui s’est notamment traduit par la cession de l’activité 3G à Alcatel-Lucent.

Un choix qui peut paraître curieux à l’heure où ces réseaux haut débit mobile décollent. Mais cette vente se justifie totalement pour Nortel.« Pour nous, la phase d’opportunité de la 3G est très petite », souligne Michel Clément.

En fait, l’équipementier mise sur Edge Evolution, une évolution logicielle de cette technologie 2,5G qui permet d’atteindre le megabit par seconde en débit descendant. « Non seulement cette technologie assure un service confortable mais en plus Edge est présent partout et assure des taux de couverture supérieurs à 80%, bien au-dessus de la 3G ».

La réflexion de Nortel est simple. Plutôt que de dépenser des milliards d’euros pour déployer des réseaux 3G à partir de rien, les opérateurs ont tout intérêt à beaucoup moins investir dans Evolution Edge qui nécessite uniquement une évolution logicielle du réseau Edge, déjà présent partout puisque lui même évolution du réseau GSM qui est déjà en place.« La 2G n’est pas morte et Evolution Edge va apporter la continuité de service et une couverture quasi-totale des territoires car la 3G n’a pas sa place partout », s’enthousiasme le p-dg. Et de préciser « le déploiement de Evolution Edge coûte 4 fois moins chère que la 3G« .

Fortement soutenu par Ericsson, approuvé par le 3GPP, Evolution Edge pourrait en effet devenir un complément économique à la 3G qui n’a pas vocation à être déployée partout. Surtout, l’argument économique pourrait faire mouche auprès des opérateurs mobiles de la planète.

« Nous voulons passer d’une part de marché mondiale de 6 à 8% à 20%, notamment grâce à cette technologie », souligne Michel Clément.

Pour autant, si l’idée a du sens, Evolution Edge ne semble pas avoir convaincu ni les opérateurs mobiles, focalisés sur les réseaux 3G et 3G+, ni les fabricants de terminaux.« Certes, il n’y a pas encore beaucoup d’engouement de la part des fabricants mais les choses pourraient vite changer car les investissements pour étendre les réseaux 3G sont colossaux. Les opérateurs finiront par se poser la question : dois-je investir des milliards pour la 3G ou faire évoluer Edge qui couvre 80% de la population. Nous attendons les signaux du marché ». Une offre commerciale sera lancée en 2009. On peut se demander si cela ne sera pas un peu trop tard.

Dans le haut débit mobile et fixe, Nortel mise également sur le WiMax.« Nous accélérons nos investissements, c’est un marché fondamental pour nous », explique le p-dg. Mais ce marché est déjà bien occupé, notamment par Alcatel-Lucent qui annonce déjà des lancements commerciaux dans certains pays émergents comme le Pakistan. Nortel qui n’a pas annoncé de lancements est-il déjà en retard ? « Non, car le marché est encore en attente de finalisation et de certification de standards, il y a encore des problèmes d’interopérabilité: tout n’est pas prêt et nous pensons que déployer des réseaux aujourd’hui est prématuré »,Alcatel-Lucent appréciera.

Enfin, Nortel place ses billes dans le très prometteur marché des communications unifiées en entreprise. Le groupe s’appuie notamment sur un partenariat avec Microsoft (Innovative Communications Alliance).« Nous apportons la brique téléphonie, services voix, applications téléphoniques… nous avons fait le pari d’intégrer nos compétences (que Microsoft n’a pas) dans une plate-forme commune, c’est un axe stratégique pour nous ». A ce jour, 300 contrats auraient été signés, soit 900.000 utilisateurs.

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