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Open source : le nouveau modèle de gouvernance d’Istio interpelle

La nouvelle gouvernance d’Istio redistribuera-t-elle vraiment les cartes en faveur de la communauté ? Certains en doutent.

L’initiative, annoncée la semaine passée, consiste en un remaniement du comité de direction.
Celui-ci supervise les aspects administratifs du projet. Entre autres, le marketing, la gestion de l’écosystème de contributeurs et la médiation des conflits non techniques.

La charte qui définit sa composition a évolué. Non seulement sur le nombre de sièges (passage de 10 à 13), mais aussi sur leur attribution.
Promesse : ouvrir la gouvernance, jusqu’alors dans les mains de Google (6 sièges) et d’IBM-Red Hat (4 sièges), les deux « bras armés » d’Istio*.

Les sièges du « nouveau comité » vont faire l’objet de deux processus d’attribution distincts.
L’un d’entre eux est bouclé. Il a permis de répartir 9 sièges entre les principales entreprises contributrices. Le tableau ci-dessous récapitule la situation : 5 sièges pour Google, 3 pour IBM/Red Hat et 1 pour Salesforce.

(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

La formule employée (méthode D’Hondt appliquée au nombre de pull requests sur les 12 derniers mois) sera réévaluée chaque année… par le comité de direction – ce qui n’a pas échappé à certains.

Renouvellement annuel

L’autre processus d’attribution porte sur 4 sièges qu’occuperont des membres de la communauté élus par leurs pairs. L’élection aura lieu du 14 au 27 septembre sur la base d’un scrutin de Condorcet. Les candidats ont jusqu’au 6 septembre pour se signaler. Tout membre de la communauté est éligible, sauf ceux qui travaillent pour une organisation qui possède un siège de type « Contributeur ».
Pourra voter tout membre qui compte au moins un pull request sur les 12 derniers mois. Pour les autres types de contribution, il faut passer par un « formulaire d’exception » à transmettre au comité de direction.

Les sièges « Contributeurs » sont attribués jusqu’au 21 janvier 2021. Leur renouvellement se fera ensuite tous les ans. Idem pour les sièges « Communauté », qui vaudront initialement jusqu’au 31 juillet 2021.

La charte contient des garde-fous censés éviter qu’une organisation ait la majorité des droits de vote. Notamment :

  • Un minimum de trois organisations représentées dans les sièges « Contributeurs »
  • Un maximum de 5 sièges par organisation

En toile de fond, une autre initiative contre laquelle des voix se sont élevées : Open Usage Commons.
Google a récemment mis sur pied cette structure qui doit aider à gérer les marques déposées liées aux projets open source. Le catalogue initial comprend trois projets dans lesquels la firme de Mountain View s’implique : Angular, Gerrit… et Istio.

* Istio est né en 2017 de la fusion de projets made in Google et IBM.
On remarquera que Microsoft a annoncé sa volonté de confier son projet
open source concurrent à la CNCF.

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