Le compte à rebours a commencé pour le rachat de Bouygues Telecom par Orange. Stéphane Richard avait indiqué que les discussions ne devaient pas s’éterniser au-delà du mois de mars. Dans différents entretiens, le patron d’Orange soufflait le chaud et le froid sur l’état des négociations en critiquant au passage certaines exigences de ses concurrents. Ainsi, Xavier Niel était considéré comme trop gourmand dans ses demandes, ce qui lui a valu cette saillie de la part de Stéphane Richard : « il veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière ». Le patron d’Iliad ne s’en est pas offusqué, se montrant même optimiste sur le rachat.
Et les lignes bougent. Selon les Echos, les choses auraient bien avancé, « les négociations seraient ‘quasi bouclées’ entre le SFR de Patrick Drahi et le Free de Xavier Niel », précise une source proche du dossier. Toujours selon le quotidien, « tous deux vont se partager les fréquences, les réseaux et les clients mobiles. Free reprendrait moins d’actifs par rapport à ce qui avait été envisagé dans un premier temps, et en particulier a priori pas de clients mobiles ».
Une orientation plus industrielle qui a été évoquée par Iliad lors de la présentation de ses résultats annuels, Thomas Reynaux, le directeur financier d’Iliad, confirmait que son groupe était surtout intéressé par les fréquences (800 MHz en priorité) et le réseau (pour accélérer la couverture du pays) et moins par le reste tout en voulant rester « pragmatique ». « Si vous regardez ce qui s’est passé ces 24 derniers mois, on a toujours trouvé des accords : on avait trouvé un accord avec les équipes de Bouygues lorsqu’ils ont tenté de racheter SFR, on a réussi à trouver un accord avec SFR lorsqu’ils ont tenté de racheter Bouygues. Nous sommes pragmatiques, s’il y a un intérêt industriel, on le regarde. ».
Si les choses ont bien avancé avec SFR et Free, il reste à convaincre le principal intéressé, Bouygues Telecom. Martin Bouygues veut une participation à hauteur de 15% dans le futur ensemble. De son côté, l’Etat a indiqué sa volonté de ne pas descendre en dessous des 20% du capital d’Orange. Il détient aujourd’hui 23% du capital. Stéphane Richard avait évacué le problème la semaine dernière : « ce n’est pas l’Etat qui négocie […] ni avec nous, ni avec les autres ». Il est probable que cette dernière partie de négociation soit la plus âpre et la plus compliquée.
Pour l’instant, le gouvernement, en particulier son ministre de l’Economie, va devoir rassurer les salariés de Bouygues Telecom qui s’inquiètent de leur sort. Les syndicats sont reçus aujourd’hui par Emmanuel Macron. Ils ont peur qu’à l’issue du partage des actifs de Bouygues, les salariés reclassés chez SFR ou chez Free ne soient les laissés pour compte de l’opération et ne se retrouvent rapidement licenciés. La plupart des salariés souhaitent intégrer Orange.
A lire aussi :
La Firip et la CFDT s’inquiètent du mariage Orange-Bouygues Telecom
6 questions sur la fusion Orange-Bouygues Telecom
Stéphane Richard met un coup de pression sur le rachat de Bouygues Telecom
Missions historiques de la Dinum, l'ouverture des données publiques et la promotion des logiciels libres…
Pour développer une version 7B de son modèle Codestral, Mistral AI n'a pas utilisé de…
L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique ouvre une enquête sur les conditions…
Thomas Gourand est nommé Directeur Général pour la France. Il est chargé du développement de…
Pour dissuader le CISPE d'un accord avec Microsoft, Google aurait mis près de 500 M€…
Pour réduire la taille des mises à jour de Windows, Microsoft va mettre en place…