Le monde de la cybersécurité en France se consolide encore un peu plus avec l’annonce ce matin par Orange de sa volonté de racheter Lexsi. L’opérateur indique dans un communiqué être entré en négociations exclusives avec Argos Soditic, fonds d’investissement français qui détient le cabinet spécialisé dans la cybersécurité. Les deux acteurs soulignent que la transaction est sujette aux procédures d’information-consultation des instances représentatives du personnel et qu’elle devrait être finalisée au second trimestre 2016.
Jérôme Robert, directeur marketing de Lexsi, ne cache pas son enthousiasme. « Il y a plusieurs intérêts dans cette opération. Lexsi va bénéficier de la capacité d’Orange à délivrer à grande échelle, et à l’international. De notre côté, nous apportons une expertise forte et reconnue en matière de Threat Intelligence ». Pour le responsable, ce service est « en début de cycle, les grands comptes comme les PME ne connaissent pas ou peu la Threat Intelligence ». Un secteur en pleine croissance qui représente déjà un tiers du chiffre d’affaires de Lexsi, seul acteur français classé par Gartner dans son « market guide for security Threat Intelligence Services ».
Une belle opération pour l’opérateur qui était en compétition avec d’autres acteurs de la cybersécurité (SSII, opérateurs,…) pour ce rachat. Gérôme Billois, consultant sécurité chez Solucom, constate qu’Orange « va bénéficier d’une expertise à forte valeur ajoutée sur le marché du SOC (Security Operation Center) où Lexsi apporte une couche d’intelligence très importante dans la détection et la réaction face aux menaces ». Orange va en effet récupérer le CERT de Lexsi, un des plus importants d’Europe, pour la remontée d’alertes.
En acquérant Lexsi, Orange renforce son pôle Cyberdéfense au sein d’Orange Business Services, avec l’apport de 170 experts et un portefeuille de 400 clients. Il y a 1 an, la filiale de l’opérateur arrivait en tête du classement du marché de la sécurité en France de PAC, avec un chiffre d’affaires 2013 de 66 millions d’euros. En 2014, elle avait acquis Atheos, spécialiste du contrôle d’accès et la lutte contre les fuites d’information, ainsi que de la cyberdéfense active (identification avancée des vulnérabilités, détection des signaux faibles d’attaque, gestion des crises et intervention sur site).
Ce mouvement signe une nouvelle phase de concentration dans le secteur de la cybersécurité. « On assiste à une polarisation du marché avec d’un côté une orientation vers le conseil pur comme l’a montré les rachats d’Hervé Schauer Consultants par Deloitte ou de Kurt & Salmon par Solucom. De l’autre, il y a les fournisseurs de services autour d’acteurs comme Sogeti (avec Euriware), Atos avec son partenariat avec Siemens, ou encore Orange avec Atheos et Lexsi », explique Gérôme Billois. Avec cette dernière acquisition, il ne fait pas de doute que les concurrents d’Orange dans la cybersécurité devront bouger pour ne pas être dépassés.
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