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La Firip juge la 4G-fixe essentielle pour couvrir le territoire en haut débit

La Firip (Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique) vient de publier sa contribution à la consultation publique lancée début janvier par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). 4G, 5G, accès fixes, couverture des zones blanches… le régulateur y invitait les acteurs du secteur à s’exprimer sur les usages des bandes de fréquences 2,6 GHz (largeur 2570-2620 MHz) et 3,5 GHz (3400-3600 MHz) qui seront attribuées prochainement.

Pour la fédération des industriels des RIP, il ne fait aucun doute que « l’ouverture d’une ou plusieurs bandes de fréquences pour l’aménagement numérique des territoires, et notamment pour l’accès Internet fixe, via les Réseaux d’Initiative Publique (RIP) en technologie LTE est maintenant devenue indispensable en particulier pour les territoires ruraux. » En fournissant plusieurs dizaines de mégabits en réception et plusieurs en émission, les technologies mobiles permettent d’apporter le haut, voire le très haut débit à des territoires qui en sont dépourvus, faute d’infrastructures fixes adéquates. « En effet, même si la fibre optique pour tous demeure l’objectif de s territoires, les détails de mise en œuvre créent une frustration forte des utilisateurs qui sera atténuée par la mise en œuvre de réseaux de transition aptes à répondre à une demande intermédiaire de Très Haut Débit », indique l’organisation dans sa contribution. Pour nombre de zones, les réseaux optiques n’arriveront probablement pas avant 2022 en France. Un délai insoutenable aujourd’hui pour profiter pleinement des services numériques.

L’intérêt des infrastructures mobiles pour apporter l’Internet fixe a haut débit est donc acté pour la Firip. Mais sa mise en œuvre nécessite certaines conditions. Les représentants des industriels considèrent indispensable l’attribution de deux bandes hertziennes : 40 MHz dans la bande des 3,5 GHz et tout autant dans celle des 2,6 GHz. La première permettrait aux collectivités de « lancer au plus vite » des projets radio LTE fixes. Et d’en réclamer l’attribution dans le courant de l’année. Mais, « compte tenu des attributions déjà accordées, l’octroi de ces 40 MHz nécessite un réaménagement de la bande 3,4 – 3,6 GHz », prévient la Firip. Qui ajoute que les 40 MHz aujourd’hui disponibles dans la bande des 2,6 GHz « peut constituer une bande de repli pour accueillir, dans certaines zones géographiques peu denses, des réseaux RIP qui ne pourraient être installés sur la bande 3,5 GHz ». Une sorte de bande alternative à la première, donc.

Les subventions de la fibre pour la 4G

Sous l’angle technologique, les industriels préconisent le LTE-TDD (Time Division Duplexing), une technologie qui utilise un seul canal hertzien pour la réception et l’émission des données (contrairement au FDD qui utilise deux canaux). Une préconisation de bon sens dans la mesure où la technologie est déjà notifiée au niveau européen par la CEPT (Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications) et la Commission européenne en tant que mode dit « préférentiel » pour la bande de fréquences 3400-3600 MHz et unique pour la bande 2,6 GHz… « De plus, l’ensemble de l’écosystème a fait le choix du TDD dans la bande 3400-3600 MHz », rappelle la Firip.

La fédération souhaite également que le subventionnement des infrastructures mobiles soit désormais considéré par la Mission France THD (sous l’égide de l’Agence du numérique). « L’expérience a en effet prouvé que sans subventions publiques, les acteurs privés n’avaient pas d’appétence à couvrir des zones à faibles densités de populations, argumente la Firip. Les RIP radio doivent donc être subventionnés de manière neutre et non discriminatoire par les différents cofinanceurs publics au même titre que toutes les autres technologies filaires. » Etat et collectivités sont donc invitées à mettre la main à la poche pour la 4G-fixe au même titre que la fibre pour inciter les investisseurs et, donc, les industriels, à déployer des réseaux mobiles pour les besoins de hauts débits fixes. Tout en laissant aux territoires le choix du modèle juridique de ce subventionnement.

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Enfin, la Firip souhaite que l’attribution des bandes se fasse à titre gracieux, territoire par territoire. Et que la licence d’usage soit la moins élevée possible, à l’instar des boucles locales radio (BLR). « C’est dans cette combinaison d’octroi de la fréquence et d’une licence à prix très modéré que réside l’équilibre financier toujours difficile à réaliser », justifie le regroupement d’industriels.

La Firip comme le reste des acteurs du secteur devront attendre l’été, période durant laquelle l’Arcep rendra sa décision sur l’usage et l’attribution des nouvelles bandes de fréquences. Etienne Dugas, président de la Firip, se montre confiant : « Quoiqu’il en soit les adhérents concernés de la FIRIP sont, d’une façon générale, prêts à suivre les préconisations de l’Arcep lorsque l’ouverture de la fréquence sur le bande 3,5 GHz sera effective et ils présenteront, en partenariat avec les collectivités, des dossiers visant à compléter les plans d’aménagement numérique des territoires. »


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