Protocole blockchain : Tezos est enfin opérationnel en bêta

Après une ICO (Initial Coin Offering) record en 2017, le sulfureux réseau Tezos, baptisé « betanet » de la blockchain, est en ligne en version bêta.

La Fondation Tezos annonce que son réseau blockchain, dans sa mouture betanet (version bêta), est opérationnel, en attendant « mainet », sa version finale.

Une phase expérimentale

Si cette version du réseau est bien fonctionnelle, on reste dans une phase « expérimentale », avec de possibles arrêts de celui-ci pour corriger d’éventuels bugs.

Comme l’indique la Fondation dans un billet de blog, « la validation (« baking » en anglais) a commencé et les transactions peuvent maintenant être traitées. Les membres de la communauté peuvent se connecter immédiatement au betanet et commencer à « baker » après les sept premiers cycles (28 672 blocs ou environ trois semaines, en fonction du temps du bloc). »

S’agissant d’une phase expérimentale, la Fondation précise toutefois « qu’aucune récompense de bloc ne sera émise pendant cette période car les droits de baking ne sont pas attribués ».

Projet ambitieux s’il en est, Tezos est un protocole d’échange décentralisé qui permet aux utilisateurs de créer des contrats intelligents consultables de manière publique dans la blockchain.

Disruptif mais aussi conflictuel

Il s’apparente de ce fait au très populaire protocole Ethereum mais s’en distingue techniquement, avec la promesse d’un protocole basée sur une méthode de consensus sur les transactions plus efficace, sûre et rapide.

Contrairement aux Proof of Work (POW) ou Proof os Stake (POS) exploités par de nombreux protocoles blockchain, Tezos fait appel à la méthode dPOS (Delegated Proof of Stake). Il propose une méthode de gouvernance plus juste que celle des POW et POS basées sur la course au CPU pour le « minage » (effectué par les personnes qui utilisent la puissance de calcul pour la validation des blocs de transaction)

Tezos repose sur le langage de programmation Michelson permettant la programmation des «contrats intelligents» (smart contracts en anglais) .

Mais, si techniquement, Tezos a de quoi susciter l’intérêt, le retard entre l’ICO ( levée de fonds en crypto-monnaies) et le lancement de la plateforme a été largement critiqué. Ce retard s’est tout d’abord traduit par celui de la distribution de la crypto-monnaie Tezos, composée de Tezzies.

Il est imputable au conflit opposant les fondateurs de Tezos, Arthur et Kathleen Breitman, à Johann Gevers, ancien président de la Fondation Tezos. Alors que les Breitmans contrôlaient le code via DLS (Dynamic Ledger Solutions), Johann Gevers contrôlait les fonds.

Dans la fièvre des ICO qui a marqué 2017, Tezos s’était distingué par le montant record levé (i.e. près de 234 millions de dollars).

Reste à savoir si la communauté suivra car « L’avenir de Tezos repose entre les mains de sa communauté », comme l’indique Tezos.

(Crédit photo : @Tezos)