Si la surenchère des offres autour du rachat de SFR a généré nombre de communiqués et lettres des acquéreurs potentiels à sa maison mère Vivendi ces dernières semaines, leur nature reste opaque selon l’Autorité des Marchés Financiers.
Dans un communiqué daté du 28 mars, l’AMF déclare avoir « demandé à plusieurs reprises aux différents acteurs impliqués dans le rachat de SFR (Altice/Numericable, Bouygues, Vivendi) la communication d’éléments d’information supplémentaires. Ces demandes n’ayant à ce jour reçu que des réponses partielles, l’AMF réaffirme la nécessité d’informer le marché des caractéristiques des offres en présence ».
Pour l’Autorité, Vivendi, Bouygues et Numericable/Altice jouent avec le feu de la réglementation boursière puisque, cotés en Bourse, ces groupes « ont l’obligation de fournir au marché une information exacte, précise et sincère ». La situation est néanmoins ambigüe car SFR n’est pas coté. Son rachat n’est donc « pas soumis au cadre juridique des offres publiques, dont les obligations de transparence et le jeu des surenchères est très strict ».
Un petit rappel à l’ordre s’impose néanmoins et l’AMF rappelle aux sociétés impliquées qu’elles « sont les seules responsables de leur communication financière et qu’elles s’exposent à des risques de sanction en cas de non-respect de la réglementation boursière ».
Ces derniers temps ont encore été mouvementés dans le dossier du rachat de SFR, rappelle ITespresso.fr. Alors que les négociations exclusives entre Numericable et Vivendi se poursuivent jusqu’au 4 avril, Bouygues a surenchéri le 20 mars avec une offre à 13,15 milliards d’euros en cash valide jusqu’au 8 avril. Mais Vivendi doit prendre des précautions pour éviter une action en justice associée à de lourdes pénalités si le groupe rompait les négociations exclusives avec Numericable.
La pression exercée par Martin Bouygues semble porter ses fruits : Selon Le Monde, le comité ad hoc, chargé au sein du conseil de superviser le processus de vente de SFR, comité présidé par Henri Lachmann (ex-Pdg de Schneider), devait examiner jeudi soir la nouvelle offre de Bouygues. Pour Les Echos, c’est plutôt le directoire de Vivendi (Jean-François Dubos, Jean-Yves Charlier, Arnaud Puyfontaine) qui étudie cette contre-offre. « Mais sans prendre contact avec Bouygues. » Un véritable écheveau dans le méli-mélo des « discussions-négociations ».
D’autre part, Bouygues Telecom a envoyé une lettre aux dirigeants de Vivendi et de SFR pour préciser que son offre est assortie d’un engagement de 36 mois de ne procéder à aucun licenciement économique collectif, plan social ou plan de départ volontaire si sa proposition est retenue. De leur côté, les syndicats de SFR craignent pour l’emploi et demandent au futur repreneur de s’engager juridiquement sur leur maintien.
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