Les internautes savent que les cybercriminels peuvent revoir leurs exigences à la hausse ou ne pas leur fournir la clé de déchiffrement. Pourtant, plus d’un tiers d’entre eux se déclarent prêts à payer pour reprendre le contrôle de leurs données et de leur terminaux chiffrés et verrouillés par des « rançongiciels » ou ransomwares, selon une enquête commandée par Bitdefender. Le sondage a été réalisé par l’agence roumaine iSense Solutions en novembre 2015 auprès de 3009 internautes de six pays (États-Unis, Allemagne, Danemark, France, Roumanie, Royaume-Uni).
En moyenne, près des 50 % des victimes d’un ransomware (mais seulement 32 % en France) se disent prêtes à payer environ 500 euros pour récupérer leurs données. Aux États-Unis, 50 % des victimes de ransomwares ont effectivement payé (le taux n’est pas communiqué pour la France).
Un Anglais paierait près de trois fois (526 euros) plus qu’un Français (188 euros) pour récupérer ses documents personnels, photos et fichiers professionnels. Les hackers peuvent obtenir davantage auprès d’une cible professionnelle, dans le secteur de la santé notamment. En témoignent les 17 000 dollars en Bitcoins que déclare avoir récemment versé un hôpital américain – le Hollywood Presbyterian Medical Center – pour reprendre le contrôle de son système d’information.
En 2015, selon Bitdefender, l’extortionware (une variante du ransomware qui menace d’exposer les données personnelles de leur propriétaire, faute de rançon), ont ciblé plus de 20 millions de personnes dans les six pays étudiés (+20 % en un an). Proportionnellement à sa population, les États-Unis ont été les plus touchés par cette menace (4,1 % de ses habitants en ont été victimes, soit 13,1 millions de personnes). Suivent : l’Allemagne (3,8 %), la Roumanie (3,4 %), la France (3,3 %, soit 2,2 millions de personnes), le Royaume-Uni (2,6 %) et le Danemark (2 %). Enfin, si 51 % des répondants aux États-Unis savent précisément qu’un ransomware bloque ou limite l’accès aux données d’un terminal, ils ne sont que 31 % en France à le savoir (soit le taux le plus faible des six pays étudiés). Ce qui explique peut-être les divergences d’approche face aux rançonneurs présumés…
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